Pédophilie : Des prêtres innocents, faussement accusés
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Pédophilie : Des prêtres innocents, faussement accusés
Le pape a donc réuni, la semaine dernière, les responsables épiscopaux du monde entier pour affronter la question de la pédophilie parmi les clercs. Rien n’en est sorti que Rome n’ait déjà annoncé, c'est-à-dire une sévérité accrue à l’égard de ceux qui s’adonnent à cette perversion.
Comme nous l’avons souligné dans notre précédent Bulletin, il est très difficile de déceler ce vice en amont. Les asso-
ciations de victimes, au terme de la rencontre romaine, ont déclaré être déçues de ce que des sanctions encore plus dures n’aient pas été annoncées. Mais on ne voit pas ce que les autorités religieuses pourraient faire de plus que ce qu’elles font déjà !
Le temps est révolu où l’on se contentait de déplacer les prêtres fautifs – comme le faisait d’ailleurs, en France, l’Edu-
cation nationale avec les enseignants pédophiles – ils sont interdits de ministère et dénoncés à la justice. Le pape est allé encore plus loin en réduisant à l’état laïc le cardinal Pell, en charge des finances du Vatican, membre du conseil rapproché du souverain pontife. Le cardinal a été condamné par la justice australienne et incarcéré pour des faits remontant à 1990, sur la seule foi de deux plaignants dont l’un s’est rétracté. Que peut faire Rome de plus que cela ?
L’excommunication ? Dans l’Eglise on excommunie les hérétiques et les schismatiques, mais pas les pécheurs à cause de leur péché, sauf s’ils frappent un prêtre ou, pour ces derniers, s’ils violent le secret de la confession ou alors les avorteurs.
Mais si l’on parle beaucoup des coupables, on évoque peu le cas des prêtres innocents ! Il est vrai que l’on traite aussi
des trains qui déraillent plutôt que de ceux qui arrivent à bon port. Malgré le tintamarre autour de ces mauvais prêtres et auquel Rome n’est pas étrangère, François, dans son discours aux évêques a tenu à rappeler que « la première donnée qui émerge des données disponibles est que ceux qui commettent les abus, autrement dit les violences (physiques, sexuelles ou émotionnelles), sont surtout les parents, les proches, les maris, les entraîneurs, les éducateurs.
Dans leur écrasante majorité, les prêtres observent la chasteté et ont la pédophilie en horreur.
Le grand déballage autour des prêtres pédophiles a entraîné un halo de suspicion autour de tous les ecclésiastiques et, par peur de laisser sans dénonciation un prêtre coupable, on incrimine des innocents. La parole de la victime, réelle ou supposée, a systématiquement plus de poids que les protestations d’innocence du clerc mis en cause. Les évêques eux-mêmes, redoutant de se voir accusés de couvrir des prêtres fautifs, comme le cardinal Barbarin ignominieusement traité, privent de ministère celui qui est mis en cause, au nom du principe de précaution en attendant l’issue d’un éventuel procès.
Il y a des prêtres qui se défendent et citent en justice leur accusateur et d’autres, plus fragiles, qui n’attendent pas un
procès et se donnent la mort. Mais qui en parle? Quelques exemples récents.
Mercredi 27 février a eu lieu à Châlons-en-Champagne le procès d’un couple de septuagénaire pour « dénonciation ca-
lomnieuse » d’un prêtre du Foyer de charité de Baye, dans la Marne. Auteurs d’un courrier adressé début 2018 au procureur de Châlons-en-Champagne, accusant le prêtre d’attouchements contre quatre jeunes garçons par le prêtre, les époux Martin avaient suscité une enquête finalement classée sans suite, sans toutefois réparer les torts subi par le père François-Jérôme Leroy, 71 ans, qui a décidé de porter plainte pour dénonciation calomnieuse.
Pour le procureur de la République, elle ne fait aucun doute. Le tribunal a donc suivi ses réquisitions : il a condamné ce
couple à trois mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende chacun pour avoir faussement accusé un prêtre de pédophilie.
Autre cas d’un religieux mais qui n’a pas voulu attendre un procès, le père Philippe Dockwiller qui enseignait la théo-
logie et la littérature à la Catho de Lyon depuis 2007 et vivait au couvent dominicain de La Tourette. Il s’est donné la mort. Il avait été mis en examen et libéré sous contrôle judiciaire le 4 mars 2016, à la suite d’une plainte de la famille d’un adolescent de 14 ans. Son père l’accusait d’agression alors que le religieux avait eu un jour à garder l’enfant. Il avait été alors suspendu de ses fonctions, tant pastorales que dans l’enseignement. L’adolescent s'était ensuite rétracté. Les proches de Philippe Dockwiller affirment qu’il a toujours rejeté les accusations. « Philippe a toujours dit qu’il était innocent. »
La Croix qui avait sansprécaution relayé des informations à charge, s'est excusé puis a exprimé ses profonds regrets... après la mort du religieux.
Dans le diocèse de Rouen, un prêtre de 38 ans, Jean-Baptiste Sèbe, accusé par une femme de comportements indécents et d’avoir agressé sexuellement sa fille, s’est donné la mort dans son église. « Ces éléments ont été évoqués au commencement de l'enquête ouverte à la suite du suicide du prêtre », a déclaré le procureur de la République. Aucune plainte n’avait été déposée par son accusatrice !
Accusé de pédophilie, un ancien curé de la banlieue de Genève s'est suicidé. Le prêtre, à la retraite depuis 2009, a été retrouvé mort à son domicile, laissant une lettre à l’attention de la police. Trois jours plus tôt, l’évêché avait annoncé à la presse l’existence d'une procédure judiciaire envers cet homme, poursuivi pour abus sexuels sur mineurs.
Si nous arrêtons-là cette énumération, il y en beaucoup d’autres pourtant !
Sans doute certains diront que le suicide est un aveu. C’est possible, mais pourquoi protestaient-ils alors de leur innocence s’ils voulaient de cette manière confesser leur culpabilité ? Quoi qu’il en soit, même s’il y a des coupables, il y a aussi des innocents. Mais qui parle en leur faveur dans la hiérarchie de l’Eglise, dans leur diocèse et à Rome ? Qui met en garde contre des dénonciations trop rapides ? Qui rappelle que la parole des victimes ou de leurs proches ne sont pas paroles d’Evangile ?
Le bulletin d'André Noel
Comme nous l’avons souligné dans notre précédent Bulletin, il est très difficile de déceler ce vice en amont. Les asso-
ciations de victimes, au terme de la rencontre romaine, ont déclaré être déçues de ce que des sanctions encore plus dures n’aient pas été annoncées. Mais on ne voit pas ce que les autorités religieuses pourraient faire de plus que ce qu’elles font déjà !
Le temps est révolu où l’on se contentait de déplacer les prêtres fautifs – comme le faisait d’ailleurs, en France, l’Edu-
cation nationale avec les enseignants pédophiles – ils sont interdits de ministère et dénoncés à la justice. Le pape est allé encore plus loin en réduisant à l’état laïc le cardinal Pell, en charge des finances du Vatican, membre du conseil rapproché du souverain pontife. Le cardinal a été condamné par la justice australienne et incarcéré pour des faits remontant à 1990, sur la seule foi de deux plaignants dont l’un s’est rétracté. Que peut faire Rome de plus que cela ?
L’excommunication ? Dans l’Eglise on excommunie les hérétiques et les schismatiques, mais pas les pécheurs à cause de leur péché, sauf s’ils frappent un prêtre ou, pour ces derniers, s’ils violent le secret de la confession ou alors les avorteurs.
Mais si l’on parle beaucoup des coupables, on évoque peu le cas des prêtres innocents ! Il est vrai que l’on traite aussi
des trains qui déraillent plutôt que de ceux qui arrivent à bon port. Malgré le tintamarre autour de ces mauvais prêtres et auquel Rome n’est pas étrangère, François, dans son discours aux évêques a tenu à rappeler que « la première donnée qui émerge des données disponibles est que ceux qui commettent les abus, autrement dit les violences (physiques, sexuelles ou émotionnelles), sont surtout les parents, les proches, les maris, les entraîneurs, les éducateurs.
Dans leur écrasante majorité, les prêtres observent la chasteté et ont la pédophilie en horreur.
Le grand déballage autour des prêtres pédophiles a entraîné un halo de suspicion autour de tous les ecclésiastiques et, par peur de laisser sans dénonciation un prêtre coupable, on incrimine des innocents. La parole de la victime, réelle ou supposée, a systématiquement plus de poids que les protestations d’innocence du clerc mis en cause. Les évêques eux-mêmes, redoutant de se voir accusés de couvrir des prêtres fautifs, comme le cardinal Barbarin ignominieusement traité, privent de ministère celui qui est mis en cause, au nom du principe de précaution en attendant l’issue d’un éventuel procès.
Il y a des prêtres qui se défendent et citent en justice leur accusateur et d’autres, plus fragiles, qui n’attendent pas un
procès et se donnent la mort. Mais qui en parle? Quelques exemples récents.
Mercredi 27 février a eu lieu à Châlons-en-Champagne le procès d’un couple de septuagénaire pour « dénonciation ca-
lomnieuse » d’un prêtre du Foyer de charité de Baye, dans la Marne. Auteurs d’un courrier adressé début 2018 au procureur de Châlons-en-Champagne, accusant le prêtre d’attouchements contre quatre jeunes garçons par le prêtre, les époux Martin avaient suscité une enquête finalement classée sans suite, sans toutefois réparer les torts subi par le père François-Jérôme Leroy, 71 ans, qui a décidé de porter plainte pour dénonciation calomnieuse.
Pour le procureur de la République, elle ne fait aucun doute. Le tribunal a donc suivi ses réquisitions : il a condamné ce
couple à trois mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende chacun pour avoir faussement accusé un prêtre de pédophilie.
Autre cas d’un religieux mais qui n’a pas voulu attendre un procès, le père Philippe Dockwiller qui enseignait la théo-
logie et la littérature à la Catho de Lyon depuis 2007 et vivait au couvent dominicain de La Tourette. Il s’est donné la mort. Il avait été mis en examen et libéré sous contrôle judiciaire le 4 mars 2016, à la suite d’une plainte de la famille d’un adolescent de 14 ans. Son père l’accusait d’agression alors que le religieux avait eu un jour à garder l’enfant. Il avait été alors suspendu de ses fonctions, tant pastorales que dans l’enseignement. L’adolescent s'était ensuite rétracté. Les proches de Philippe Dockwiller affirment qu’il a toujours rejeté les accusations. « Philippe a toujours dit qu’il était innocent. »
La Croix qui avait sansprécaution relayé des informations à charge, s'est excusé puis a exprimé ses profonds regrets... après la mort du religieux.
Dans le diocèse de Rouen, un prêtre de 38 ans, Jean-Baptiste Sèbe, accusé par une femme de comportements indécents et d’avoir agressé sexuellement sa fille, s’est donné la mort dans son église. « Ces éléments ont été évoqués au commencement de l'enquête ouverte à la suite du suicide du prêtre », a déclaré le procureur de la République. Aucune plainte n’avait été déposée par son accusatrice !
Accusé de pédophilie, un ancien curé de la banlieue de Genève s'est suicidé. Le prêtre, à la retraite depuis 2009, a été retrouvé mort à son domicile, laissant une lettre à l’attention de la police. Trois jours plus tôt, l’évêché avait annoncé à la presse l’existence d'une procédure judiciaire envers cet homme, poursuivi pour abus sexuels sur mineurs.
Si nous arrêtons-là cette énumération, il y en beaucoup d’autres pourtant !
Sans doute certains diront que le suicide est un aveu. C’est possible, mais pourquoi protestaient-ils alors de leur innocence s’ils voulaient de cette manière confesser leur culpabilité ? Quoi qu’il en soit, même s’il y a des coupables, il y a aussi des innocents. Mais qui parle en leur faveur dans la hiérarchie de l’Eglise, dans leur diocèse et à Rome ? Qui met en garde contre des dénonciations trop rapides ? Qui rappelle que la parole des victimes ou de leurs proches ne sont pas paroles d’Evangile ?
Le bulletin d'André Noel
Cécile de Polignac- Vénérable
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Date d'inscription : 27/02/2019
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