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LA RELIGION ROYALE : LES CADRES RELIGIEUX DE LA COURS

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LA RELIGION ROYALE : LES CADRES RELIGIEUX DE LA COURS  Empty LA RELIGION ROYALE : LES CADRES RELIGIEUX DE LA COURS

Message par Hervé J. VOLTO Ven 27 Mar 2020 - 10:01




LES QUADRES RELIGIEUX DE LA COURS





La religion Royale : la religon DU Roi et la religion PAR le Roi.

« Très-Chrétien » et « Oint du Seigneur », le Roi de France appuie en grande partie son autorité sur le caractère religieux de son titre. Engagé par le serment du Sacre à protéger les Chrétiens et les intérêts de l’Église, il doit également incarner au cours de ses dévotions quotidiennes un idéal de piété laïque. Ces postulats de base, théoriquement valables au moins pour l’ensemble de la période moderne, et malgré le caractère pérenne auquel aspire la Royauté, portent cependant dans leur application la marque de leur temps : la religion du Roi, concept inscrit dans la continuité de la Monarchie Catholique, a elle aussi une histoire.

Le prédicateur Jésuite Louis Bourdaloue (1632-1704) s’adressait ainsi à Louis XIV dans son sermon de Noel 1697:

– Pour ma consolation, je vois aujourd’hui le plus grand des Rois obéissant à Jésus-Christ et employant tout son pouvoir à faire régner Jésus-Christ, et voilà ce que j’appelle, non pas le progrès mais le couronnement de notre religion. Pour cela, Sire, il fallait un Monarque aussi puissant et absolu que votre Majesté !

L’histoire de la Chapelle Royale, au même titre que toutes les grandes charges de la Cour, doit être considérée dans une perspective large : les fonctions domestiques rattachées au service privé du Roi, apparues depuis le Moyen Âge, voient peu à peu leur champ de compétence élargi à l’ensemble du domaine Royal, puis au Royaume. La charge de Grand Aumônier du Roi connaît cependant un parcours particulièrement mouvementé : chargé de célébrer la messe devant le Roi de France, de confesser le Roi et de gérer la caisse des aumônes Royales, cet ecclésiastique voit certes ses prérogatives s’étendre depuis le XVI° siècle; mais les changements de titulature de cet office sont les symptômes d’une difficulté à définir son statut, tant au niveau de la Maison du Roi, qu’à l’échelle du Royaume de France.

Les attributions des grandes charges de la Chapelle Royale sont en effet l’objet de contestations régulières de la part de l’ordinaire ecclésiastique à l’époque moderne : plusieurs tentatives de définition d’une juridiction de la chapelle sont esquissées à partir du XVIII° siècle et se poursuivent jusqu’aux années 1720, sans que le débat ne trouve de conclusion satisfaisante. Les évolutions institutionnelles sont diverses : tandis que le maître de l’oratoire devient une charge purement honorifique, le Grand Aumônier lutte pour la reconnaissance de ses prérogatives, notamment par la production de libelles. Mais l’émergence d’un personnel administratif laïc spécialisé entraîne la perte d’autorité de la chapelle Royale sur les fondations hospitalières et charitables du Roi ; le Grand Aumônier perd sa fonction première de gestionnaire des aumônes Royales, désormais confiées à un Trésorier des Offrandes.

La primauté du service religieux à la Cour revient certes sans conteste au corps de la Chapelle Royale, principalement constituée de chapelains et d’aumôniers chargés d’assister le Roi dans ses devoirs religieux ; la chapelle royale occupe même le premier rang au sein de la maison du roi. Mais l’organisation du culte à l’intérieur de la cour révèle une plus grande complexité. Outre les domestiques religieux attachés aux grands de la cour, d’autres structures se partagent le service du culte, tels les aumôniers de Saint-Roch, chargés de célébrer l’office devant les officiers royaux. À l’institution de la Chapelle Royale, rattachée à la personne du Roi, s’ajoutent également les personnels des résidences Royales : chaque Chapelle Royale est en effet desservie par un personnel local, qui peut entrer en concurrence avec les aumôniers du Roi itinérants.

Mais malgré son statut ecclésiastique, le personnel qui compose les différentes institutions religieuses de la cour suit les mêmes règles que tout officier du roi, comme le montre une rapide étude du personnel musical de la chapelle royale. Les voies de recrutement et de rétribution sont ainsi similaires à celles de tout office royal. Mais pour prestigieux qu’il soit, le titre de membre de la chapelle royale offre des revenus insuffisants à ses détenteurs, forcés pour la plupart d’occuper des charges complémentaires en dehors de la cour.

Concervé dans les archives Royales de Madrid, Il ceremoniale historico e politico (c’est écrit en italien, c’est peut-être la copie destinée à la Couronne de Naples ou au Saint Siège), sous le titre Opera uilissima à tutti gliambasciatori, définit ainsi la titulature du Roi de France:

–LOUIS XV (le Roi de l’époque), PAR LA GRACE DE DIEU ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE, DU SIEGE APOSTOLIQUE LE BIENFAITEUR HEREDITAIRE, DE L'EGLISE DE ROME LE PROTECTEUR PERPETUEL, DE LA LIBERTE DES LIEUX SAINTS LE DEFENSEUR SOUVERAIN DU DROIT.

Ici se trouve la vocation Catholique du Roi de France et la religion Royale.





Hervé J. VOLTO, CJA



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A paraître : La religion Royale : Une dévotion baroque (1643-1660)



Hervé J. VOLTO
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