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Mgr VIGANO : Depuis 50 ans la FSPX dénonce les erreurs découlant du concile

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Mgr VIGANO : Depuis 50 ans la FSPX dénonce les erreurs découlant du concile Empty Mgr VIGANO : Depuis 50 ans la FSPX dénonce les erreurs découlant du concile

Message par Invité Ven 4 Sep 2020 - 10:36

Mgr Viganò parle de Mgr Lefebvre et de la Fraternité Saint-Pie X

  "Depuis 50 ans la Fraternité Saint-Pie X, dans la continuité de son fondateur Mgr Marcel Lefebvre, dénonce avec le souci de la rigueur doctrinale les erreurs découlant du concile Vatican II et de la nouvelle messe de Paul VI."

   Depuis 2 ans environ, Mgr Vigano, ancien nonce apostolique à Washington, dénonce avec courage ces mêmes erreurs, sans mentionner cependant le combat de longue haleine entrepris par la Tradition. Qu’en pense-t-il ? L’ambiguïté jusqu’à présent demeurait. Le prélat nous livre enfin son regard à ce sujet.


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Mgr Vigano répond dans une lettre datée du 1er septembre à la question que lui pose personnellement le site américain Catholic Family News : « Son Excellence a raison sur Vatican II, mais a-t-elle une idée de ce que les catholiques devraient faire ? » Voici un extrait significatif de ce document suivi du texte intégral.

Texte intégral

Cher Mr. Kokx,

J’ai lu avec un vif intérêt votre article « Questions pour Viganò : Son Excellence a raison à propos de Vatican II, mais que pense-t-elle que les catholiques devraient faire maintenant ? », publié par Catholic Family News le 22 août. Je suis heureux de répondre à vos questions, qui portent sur des sujets très importants pour les fidèles.

Vous demandez : « À quoi ressemblerait une “séparation” de l’Église conciliaire selon l’archevêque Viganò ? » Je vous réponds par une autre question : « Que signifie se séparer de l’Église catholique selon les partisans du Concile ? » S’il est clair qu’aucun amalgame n’est possible avec ceux qui proposent des doctrines adultérines du manifeste idéologique conciliaire, il faut noter que le simple fait d’être baptisé et d’être membre vivant de l’Église du Christ n’implique pas l’adhésion à l’équipe conciliaire ; cela est vrai surtout pour les simples fidèles et aussi pour les clercs séculiers et réguliers qui, pour diverses raisons, se considèrent sincèrement comme catholiques et reconnaissent la Hiérarchie.

Ce qu’il faut plutôt clarifier, c’est la position de ceux qui, se déclarant catholiques, embrassent les doctrines hétérodoxes qui se sont répandues au cours de ces décennies, avec la conscience que celles-ci représentent une rupture avec le Magistère précédent. Dans ce cas, il est licite de douter de leur réelle adhésion à l’Église catholique, dans laquelle ils occupent cependant des fonctions officielles qui leur confèrent une autorité. Il s’agit d’une autorité exercée illicitement, si son but est de forcer les fidèles à accepter la révolution imposée depuis le Concile.

Une fois ce point clarifié, il est évident que ce ne sont pas les fidèles traditionnels – c’est-à-dire les vrais catholiques, selon les termes de saint Pie X – qui doivent abandonner l’Église dans laquelle ils ont pleinement le droit de rester et dont il serait malheureux de se séparer ; mais plutôt les modernistes qui usurpent le nom de catholiques, précisément parce que seul l’élément bureaucratique leur permet de ne pas être considérés au même titre qu’une quelconque secte hérétique. Cette revendication sert en fait à les empêcher de se retrouver parmi les centaines de mouvements hérétiques qui, au cours des siècles, ont cru pouvoir réformer l’Église à leur guise, plaçant leur fierté avant leur devoir de garder humblement l’enseignement de Notre Seigneur. Mais de même qu’il n’est pas possible de revendiquer la citoyenneté dans une patrie dont on ne connaît pas la langue, la loi, la foi et la tradition, de même il est impossible que ceux qui ne partagent pas la foi, la morale, la liturgie et la discipline de l’Église catholique s’arrogent le droit de rester en son sein et même de gravir les échelons de la hiérarchie.

Ne cédons donc pas à la tentation d’abandonner – bien qu’avec une indignation justifiée – l’Église catholique, sous prétexte qu’elle a été envahie par des hérétiques et des fornicateurs : ce sont eux qui doivent être expulsés de l’enceinte sacrée, dans un travail de purification et de pénitence qui doit commencer par chacun de nous.

Il est également évident qu’il y a de nombreux cas où les fidèles rencontrent de sérieux problèmes pour fréquenter leur église paroissiale, tout comme il y a de moins en moins d’églises où la Sainte Messe est célébrée selon le rite catholique. Les horreurs qui sévissent depuis des décennies dans nombre de nos paroisses et sanctuaires font qu’il est impossible d’assister à une « Eucharistie » sans être dérangé et sans mettre sa foi en danger, tout comme il est très difficile d’assurer une éducation catholique, de célébrer dignement les sacrements et d’avoir une solide orientation spirituelle pour soi-même et ses enfants. Dans ces cas, les laïcs fidèles ont le droit et le devoir de trouver des prêtres, des communautés et des instituts qui soient fidèles au Magistère pérenne. Et qu’ils sachent accompagner la louable célébration de la liturgie dans l’Ancien Rite par l’adhésion à la saine doctrine et aux bonnes mœurs, sans aucun affaissement sur le front du Concile.

La situation est certainement plus complexe pour les clercs, qui dépendent hiérarchiquement de leur évêque ou de leur supérieur religieux, mais qui ont en même temps le droit de rester catholiques et de pouvoir célébrer selon le rite catholique. D’une part, les laïcs ont plus de liberté de mouvement pour choisir la communauté vers laquelle ils se tournent pour la messe, les sacrements et l’instruction religieuse, mais moins d’autonomie du fait qu’ils doivent toujours dépendre d’un prêtre ; d’autre part, les clercs ont moins de liberté de mouvement, puisqu’ils sont incardinés dans un diocèse ou un ordre et sont soumis à l’autorité ecclésiastique, mais ils ont plus d’autonomie du fait qu’ils peuvent légitimement décider de célébrer la Messe et d’administrer les Sacrements selon le rite tridentin et de prêcher conformément à la saine doctrine. Le Motu Proprio Summorum Pontificum a réaffirmé que les fidèles et les prêtres ont le droit inaliénable – qui ne peut être nié – de se prévaloir de la liturgie qui exprime plus parfaitement leur foi catholique. Mais ce droit doit être utilisé aujourd’hui non seulement et pas tant pour préserver la forme extraordinaire du rite, mais pour témoigner de l’adhésion au depositum fidei [dépôt de la foi] qui ne trouve une correspondance parfaite que dans l’Ancien Rite.

Je reçois quotidiennement des lettres sincères de prêtres et de religieux qui sont marginalisés, transférés ou ostracisés en raison de leur fidélité à l’Église : la tentation de trouver un ubi consistam [un endroit où se tenir] loin de la clameur des Innovateurs est forte, mais nous devrions prendre exemple sur les persécutions que de nombreux saints ont subies, y compris saint Athanase, qui nous offre un modèle de comportement face à l’hérésie généralisée et à la fureur persécutrice. Comme mon vénérable frère, Mgr Athanasius Schneider l’a rappelé à plusieurs reprises, l’arianisme qui a affligé l’Église à l’époque du saint docteur d’Alexandrie en Égypte, était si répandu parmi les évêques qu’il laissait presque croire que l’orthodoxie catholique avait complètement disparue. Mais c’est grâce à la fidélité et au témoignage héroïque des quelques évêques restés fidèles que l’Église a su se relever. Sans ce témoignage, l’arianisme n’aurait pas été vaincu ; sans notre témoignage d’aujourd’hui, le modernisme et l’apostasie mondialiste de ce pontificat ne seront pas vaincus.

La question n’est pas de travailler à l’intérieur ou à l’extérieur : les vignerons sont appelés à travailler dans la vigne du Seigneur et c’est là qu’ils doivent rester, fut-ce au prix de leur vie. Les bergers sont appelés à paître le troupeau du Seigneur, tenir à distance les loups ravisseurs et chasser les mercenaires qui ne se soucient pas du salut des brebis et des agneaux.

Ce travail caché et souvent silencieux a été réalisé par la Fraternité Saint-Pie X, qui mérite reconnaissance pour ne pas avoir laissé s’éteindre la flamme de la Tradition à une époque où la célébration de la messe ancienne était considérée comme subversive et un motif d’excommunication. Ses prêtres ont été une saine épine dans le pied de la hiérarchie, qui a vu en eux un inacceptable point de comparaison pour les fidèles, un reproche constant de la trahison commise contre le peuple de Dieu, une inadmissible alternative au nouveau chemin conciliaire. Si leur fidélité a rendu inévitable la désobéissance au pape avec les consécrations épiscopales, grâce à celles-ci la Fraternité a pu se protéger de l’attaque furieuse des novateurs et, par son existence même, elle a permis la libéralisation de l’Ancien Rite, jusqu’alors interdit. Sa présence a permis également de faire ressortir les contradictions et les erreurs de la secte conciliaire, qui fait constamment de l’œil aux hérétiques et aux idolâtres tout en étant implacablement rigide et intolérante envers la Vérité Catholique.

Je considère Mgr Lefebvre comme un confesseur exemplaire de la foi et je pense qu’il est désormais évident que sa dénonciation du concile et de l’apostasie moderniste est plus pertinente que jamais. Il ne faut pas oublier que la persécution dont Mgr Lefebvre a fait l’objet de la part du Saint-Siège et de l’épiscopat mondial a surtout servi à dissuader les catholiques réfractaires à la révolution conciliaire.

Je suis également d’accord avec ce qu’observe Mgr Tissier de Mallerais à propos de la présence de deux entités à Rome : l’Église du Christ qui a été occupée et éclipsée par la structure moderniste conciliaire, qui s’est établie dans la même hiérarchie et use de l’autorité de son ministère pour l’emporter sur l’Épouse du Christ et Notre Mère.

L’Église du Christ – qui non seulement subsiste dans l’Église catholique, mais est exclusivement l’Église catholique – n’est qu’obscurcie et éclipsée par une étrange Église extravagante établie à Rome, selon la vision de la bienheureuse Anne Catherine Emmerich. Elle coexiste, comme le bon grain avec l’ivraie, dans la Curie romaine, dans les diocèses, dans les paroisses. Nous ne pouvons pas juger nos pasteurs pour leurs intentions, ni supposer qu’ils sont tous corrompus dans la foi et la morale ; au contraire, nous pouvons espérer que beaucoup d’entre eux, jusqu’ici intimidés et silencieux, comprendront, à mesure que la confusion et l’apostasie se répandent, la tromperie dont ils ont été victimes et sortiront enfin de leur sommeil. De nombreux laïcs élèvent la voix ; d’autres suivront nécessairement, avec de bons prêtres, certainement présents dans chaque diocèse. Ce réveil de l’Église militante – j’oserais presque parler de résurrection – est nécessaire, urgent et inévitable : aucun fils ne tolère que sa mère soit outragée par les serviteurs, ou que son père soit tyrannisé par les administrateurs de ses biens. Le Seigneur nous offre, dans ces situations douloureuses, la possibilité d’être ses alliés pour mener cette sainte bataille sous sa bannière : le Roi qui est victorieux de l’erreur et de la mort nous permet de partager l’honneur de la victoire triomphale et la récompense éternelle qui en découle, après avoir enduré et souffert avec lui.

Mais pour mériter la gloire immortelle du Ciel, nous sommes appelés à redécouvrir – dans une époque émasculée et dépourvue de valeurs telles que l’honneur, la fidélité à la parole donnée et l’héroïsme – un aspect fondamental de la foi de tout baptisé : la vie chrétienne est une milice, et avec le sacrement de confirmation, nous sommes appelés à être des soldats du Christ, sous l’insigne duquel nous devons lutter. Bien sûr, dans la plupart des cas, il s’agit essentiellement d’un combat spirituel, mais au cours de l’histoire, nous avons vu combien souvent, face à la violation des droits souverains de Dieu et de la liberté de l’Église, il a également fallu prendre les armes : c’est ce que nous enseigne la résistance acharnée pour repousser les invasions islamiques à Lépante et dans les environs de Vienne, la persécution des Cristeros au Mexique, des catholiques en Espagne, et encore aujourd’hui la guerre cruelle contre les chrétiens dans le monde entier. Jamais comme aujourd’hui nous ne pouvons comprendre la haine théologique des ennemis de Dieu, inspirée par Satan. L’attaque de tout ce qui rappelle la Croix du Christ – la Vertu, le Bien et le Beau, la pureté – doit nous inciter à nous lever, dans un élan de fierté, pour revendiquer notre droit non seulement à ne pas être persécutés par nos ennemis extérieurs, mais aussi et surtout à avoir des pasteurs forts et courageux, saints et craignant Dieu, qui feront exactement ce que leurs prédécesseurs ont fait pendant des siècles : prêcher l’Évangile du Christ, convertir les individus et les nations, et étendre le Royaume du Dieu vivant et véritable dans le monde entier.

Nous sommes tous appelés à faire un acte de Force – une vertu cardinale oubliée, qui rappelle en grec, non par hasard, la force virile, ἀνδρεία [andreia] – en sachant résister aux modernistes : une résistance qui s’enracine dans la Charité et la Vérité, qui sont des attributs de Dieu.

Si vous ne faites que célébrer la messe tridentine et prêcher la saine doctrine sans jamais mentionner le Concile, que peuvent-ils vous faire ? Vous expulser de vos églises, peut-être, et puis quoi ? Personne ne pourra jamais vous empêcher de renouveler le Saint Sacrifice, même s’il se trouve sur un autel de fortune dans une cave ou un grenier, comme l’ont fait les prêtres réfractaires pendant la Révolution française, ou comme cela se passe encore aujourd’hui en Chine. Et s’ils essaient de vous éloigner, résistez : le droit canon sert à garantir le gouvernement de l’Église dans la poursuite de ses objectifs premiers, et non à le démolir. Cessons de craindre que la faute du schisme incombe à ceux qui le dénoncent, et non, au contraire, à ceux qui le réalisent : les schismatiques et les hérétiques sont ceux qui blessent et crucifient le Corps Mystique du Christ, et non ceux qui le défendent en dénonçant les bourreaux !

Les laïcs peuvent s’attendre à ce que leurs ministres se comportent ainsi, préférant ceux qui prouvent qu’ils ne sont pas contaminés par les erreurs actuelles. Si une messe devient une occasion de torture pour les fidèles, s’ils sont contraints d’assister à des sacrilèges ou de supporter des hérésies et des divagations indignes de la Maison du Seigneur, il est mille fois préférable d’aller dans une église où le prêtre célèbre dignement le Saint Sacrifice, dans le rite que nous donne la Tradition, avec une prédication conforme à la saine doctrine. Lorsque les curés et les évêques réaliseront que le peuple chrétien exige le Pain de la Foi, et non les pierres et les scorpions de la néo-Église, ils mettront de côté leurs craintes et se conformeront aux demandes légitimes des fidèles. Les autres, véritables mercenaires, se montreront pour ce qu’ils sont et ne pourront rassembler autour d’eux que ceux qui partagent leurs erreurs et leurs perversions. Ils seront éteints par eux-mêmes : le Seigneur assèche le marécage et rend aride la terre sur laquelle poussent les ronces ; il éteint les vocations dans les séminaires corrompus et dans les couvents rebelles à la Règle.

Les fidèles laïcs ont aujourd’hui une tâche sacrée : conforter de bons prêtres et de bons évêques, se rassemblant comme des moutons autour de leurs bergers. Leur offrir l’hospitalité, les aider, les consoler dans leurs épreuves. Créer une communauté dans laquelle le murmure et la division ne prédominent pas, mais plutôt la charité fraternelle dans le lien de la Foi. Et puisque dans l’ordre établi par Dieu – κόσμος [kosmos] – les sujets doivent obéir à l’autorité et ne peuvent faire autrement que lui résister lorsqu’elle abuse de son pouvoir, aucune faute ne leur sera imputée pour l’infidélité de leurs dirigeants, sur lesquels repose la très grave responsabilité de la manière dont ils exercent le pouvoir vicaire qui leur a été confié. Nous ne devons pas nous rebeller, mais nous opposer ; nous ne devons pas nous réjouir des erreurs de nos pasteurs, mais prier pour eux et les admonester respectueusement ; nous ne devons pas remettre en cause leur autorité, mais la façon dont ils l’utilisent.

Je suis certain, avec une certitude qui me vient de la Foi, que le Seigneur ne manquera pas de récompenser notre fidélité, après nous avoir punis pour les fautes des hommes d’Eglise, en nous accordant de saints prêtres, de saints évêques, de saints cardinaux, et surtout un saint Pape. Mais ces saints naîtront de nos familles, de nos communautés, de nos églises : des familles, des communautés et des églises dans lesquelles la grâce de Dieu doit être cultivée avec une prière constante, avec la fréquentation de la Sainte Messe et des Sacrements, avec l’offrande des sacrifices et des pénitences que la Communion des Saints nous permet d’offrir à la Divine Majesté afin d’expier nos péchés et ceux de nos frères, y compris ceux qui exercent l’autorité. Les laïcs ont un rôle fondamental à cet égard, en gardant la Foi au sein de leurs familles, de telle sorte que nos jeunes qui sont éduqués dans l’amour et dans la crainte de Dieu puissent un jour être des pères et des mères responsables, mais aussi de dignes ministres du Seigneur, ses hérauts dans les ordres religieux masculins et féminins, et ses apôtres dans la société civile.

Le remède à la rébellion est l’obéissance. Le remède contre l’hérésie est la fidélité à l’enseignement de la Tradition. Le remède au schisme est la dévotion filiale pour les Pasteurs Sacrés. Le remède à l’apostasie est l’amour pour Dieu et sa Très Sainte Mère. Le remède au vice est l’humble pratique de la vertu. Le remède à la corruption des mœurs est de vivre constamment en présence de Dieu. Mais l’obéissance ne peut être pervertie en servilité impassible ; le respect de l’autorité ne peut être perverti en obéissance à la cour. Et n’oublions pas que si c’est le devoir des laïcs d’obéir à leurs Pasteurs, c’est un devoir encore plus grave des Pasteurs d’obéir à Dieu, usque ad effusionem sanguinis [jusqu’à l’effusion du sang].

† Carlo Maria Viganò, Archevêque
1er septembre 2020

Traduit de l’italien en anglais par  Giuseppe Pellegrino
Traduit de l’anglais par laportelatine.org avec l’aide de deepl.com

Source : Catholic Family News


https://laportelatine.org/actualites/actualites-eglise/mgr-vigano-parle-de-la-fraternite-saint-pie-x

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Mgr VIGANO : Depuis 50 ans la FSPX dénonce les erreurs découlant du concile Empty Re: Mgr VIGANO : Depuis 50 ans la FSPX dénonce les erreurs découlant du concile

Message par Invité Jeu 17 Sep 2020 - 15:32

Petit retour en arrière de 3 mois parce que ces textes sont tout à fait en lien et il faut savoir conserver ces documents importants :

15 juin, 2020
Mgr Carlo Maria Vigano s'exprime sur le Concile Vatican II (traduction autorisée)

C'est avec plaisir que je publie ci-dessous la version française révisée, modifiée et autorisée par Mgr Carlo Maria Viganò de son Excursus sur Vatican II sur chiesa et postconcilio, à la suite de la publication par LifeSiteNews d'un texte de Mgr Athanasius Schneider , (version française ici) au début du mois sur le thème du Document d'Abu Dhabi et du concile Vatican  II.

N'ayant pas eu moi-même le temps de faire la traduction du texte ci-dessous je signale que c'est la version française publiée par le site benoit-et-moi qui a été utilisée en vue de la révision par Mgr Viganò. Je remercie « benoit-et-moi » par la même occasion.

Voilà que les « discussions doctrinales » sur la liberté religieuse prennent le devant de la scène, là où on ne les attendait peut-être pas… Plus que jamais d'actualité ! – J.S.

https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2020/06/mgr-carlo-maria-vigano-sexprime-sur-le.html


*******



J’ai lu avec grand intérêt le texte de S.E. Athanasius Schneider publié dans LifeSiteNews le 1er juin dernier et intitulé There is no divine positive will or natural right to the diversity of religions [la diversité des religions n'est pas le résultat d'un vouloir divin positif ni l'objet d'un droit naturel, NdT]. L’étude de Son Excellence résume, avec la clarté qui distingue les paroles de celui qui parle selon le Christ, les objections sur la prétendue légitimité de l’exercice de la liberté religieuse que le Concile Vatican II a théorisée, contredisant le témoignage de la Sainte Écriture, la voix de la Tradition et le Magistère catholique qui est le fidèle gardien de l’une et de l’autre.

Le mérite de ce texte réside tout d’abord dans le fait d’avoir su saisir le lien de causalité entre les principes énoncés ou sous-entendus par Vatican II et l’effet logique qui en résulte dans les déviations doctrinales, morales, liturgiques et disciplinaires qui sont apparues et se sont progressivement développées jusqu’à ce jour. Le monstrum engendré dans les cercles modernistes pouvait d’abord être trompeur, mais en se développant et en se renforçant, il se montre aujourd’hui pour ce qu’il est vraiment, dans sa nature subversive et rebelle. La créature, alors conçue, est toujours la même et il serait naïf de penser que sa nature perverse puisse changer. Les tentatives visant à corriger les excès du Concile – en invoquant l’herméneutique de la continuité – ont abouti à une faillite : Naturam espellas furca, tamen usque recurret (Épître d’Horace. I,10,24) [Chassez le naturel, il revient au galop]. La Déclaration d’Abou Dhabi et, comme le fait remarquer à juste titre Mgr Schneider, ses prodromes du panthéon d’Assise, « a été conçue dans l’esprit du Concile Vatican II » comme le confirme fièrement Bergoglio.

Cet « esprit du Concile » est le certificat de légitimité que les novateurs opposent aux critiques, sans se rendre compte que c’est précisément en confessant cet héritage, que se confirme non seulement le caractère erroné des déclarations actuelles, mais aussi la matrice hérétique qui les justifierait. À y regarder de plus près, jamais dans la vie de l’Église il n’y a eu un Concile qui ait représenté un événement historique au point de le rendre différent des autres : il n’y a jamais eu « l’esprit du Concile de Nicée », ni « l’esprit du Concile de Ferrare-Florence », et encore moins « l’esprit du Concile de Trente », tout comme il n’y a jamais eu de « post-Concile » après Latran IV ou Vatican I.

           La raison en est évidente : ces conciles étaient tous, sans distinction, l’expression de la voix à l’unisson de la Sainte Mère l’Église, et pour cela même de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il est significatif que ceux qui soutiennent la nouveauté de Vatican II adhèrent également à la doctrine hérétique qui voit le Dieu de l’Ancien Testament opposé au Dieu du Nouveau, presque comme s’il pouvait y avoir une contradiction entre les Personnes Divines de la Très Sainte Trinité. Il est évident que cette opposition presque gnostique ou kabbalistique sert à légitimer un nouveau sujet délibérément différent et opposé à l’Église catholique. Les erreurs doctrinales trahissent presque toujours aussi une hérésie trinitaire, et c’est donc en revenant à la proclamation du dogme trinitaire que les doctrines qui s’y opposent peuvent être vaincues : ut in confessione veræ sempiternæque deitatis, et in Personis proprietas, et in essentia unitas, et in majestate adoretur æqualitas. Professant la divinité véritable et éternelle, nous adorons le caractère propre des Personnes divines, l’unité dans leur essence, l’égalité dans leur majesté.

Mgr Schneider cite plusieurs canons des Conciles œcuméniques qui, selon lui, proposent des doctrines difficiles à accepter aujourd’hui, comme l’obligation de reconnaître les juifs par leurs vêtements, ou l’interdiction pour les chrétiens d’être les serviteurs de maîtres mahométans ou juifs. Parmi ces exemples, il y a aussi la nécessité de la traditio instrumentorum déclarée par le Concile de Florence, corrigée par la suite par la Constitution apostolique Sacramentum Ordinis de Pie XII. L’évêque Athanasius commente : « On peut légitimement espérer et croire qu’un futur pape ou concile œcuménique corrigera les déclarations erronées faites » par Vatican II. Cela me semble être un argument qui, même avec les meilleures intentions, sape les fondations de l’édifice catholique. Si, en effet, nous admettons qu’il puisse y avoir des actes magistériels qui, en raison d’une sensibilité modifiée, sont susceptibles d’être abrogés, modifiés ou interprétés différemment au fil du temps, nous tombons inexorablement sous la condamnation du décret Lamentabili et nous finissons par être d’accord avec ceux qui, récemment, précisément sur la base de cette hypothèse erronée, ont déclaré « non conforme à l’Évangile » la peine de mort, allant jusqu’à modifier le Catéchisme de l’Église catholique.

           Et d’une certaine manière, nous pourrions, par le même principe, croire que les paroles du bienheureux Pie IX dans Quanta cura ont été en quelque sorte corrigées précisément par Vatican II, tout comme Son Excellence espère que cela puisse se produire pour Dignitatis humanæ. Parmi les exemples qu’il a donnés, aucun n’est en soi gravement erroné ou hérétique: le fait d’avoir déclaré la traditio instrumentorum nécessaire à la validité de l’Ordre n’a en aucun cas compromis le ministère sacerdotal dans l’Église, l’amenant à conférer des Ordres invalidement. Il ne me semble pas non plus que cet aspect, aussi important soit-il, ait insinué des doctrines erronées chez les fidèles, ce qui n’est arrivé qu’avec le dernier Concile. Et lorsque, au cours de l’histoire, les hérésies se sont répandues, l’Église est toujours intervenue promptement pour les condamner, comme cela s’est produit au moment du Concile de Pistoia en 1786, qui a été en quelque sorte le précurseur de Vatican II, surtout lorsqu’il a aboli la communion en dehors de la Messe, introduit la langue vernaculaire et supprimé les prières au bas de l’autel du Canon de la Messe; mais plus encore lorsqu’il a théorisé les bases de la collégialité épiscopale, en limitant la primauté du Pontife à la seule fonction ministérielle. En relisant les actes de ce Synode, on s’étonne de la formulation minutieuse des erreurs que l’on retrouvera ensuite, voire davantage, dans le Concile présidé par Jean XXIII et Paul VI. D’autre part, de même que la Vérité puise en Dieu, ainsi l’erreur se nourrit chez l’Ennemi, qui déteste l’Église du Christ et son cœur, la Sainte Messe et la Très Sainte Eucharistie.

Il arrive un moment dans notre vie où, par disposition de la Providence, un choix décisif pour l’avenir de l’Église et pour notre salut éternel se présente à nous. Je parle du choix entre comprendre l’erreur dans laquelle nous sommes tous tombés, et presque toujours sans mauvaises intentions, et continuer à se détourner ou à se justifier.

Nous avons, entre autres erreurs, commis aussi celle de considérer nos interlocuteurs comme des personnes qui, malgré la diversité des idées et de la foi, étaient néanmoins animées de bonnes intentions, et qui, au cas où elles réussiraient à s’ouvrir à notre Foi, seraient prêtes à corriger leurs erreurs. Avec de nombreux Pères du Concile, nous avons pensé l’œcuménisme comme un processus, une invitation appelant les dissidents à l’unique Église du Christ ; les idolâtres et les païens au seul vrai Dieu ; le peuple juif au Messie promis. Mais, à partir du moment où il a été théorisé dans les commissions du Concile, il s’est configuré en nette opposition à la doctrine jusqu’alors exprimée dans le Magistère. Nous avons pensé que certains excès n’étaient qu’une exagération de celui qui s’était laissé prendre par l’enthousiasme de la nouveauté ; nous avons sincèrement pensé que le fait de voir Jean-Paul II entouré de marabouts, de bonzes, d’imams, de rabbins, de pasteurs protestants et d’autres hérétiques donnait la preuve de la capacité de l’Église à rassembler les gens pour invoquer la paix auprès de Dieu, alors que l’exemple d’un geste faisant autorité donnait lieu à une suite déviante de panthéons plus ou moins officiels, jusqu’à voir l’idole impure de la Pachamama portée sur leurs épaules par plusieurs évêques, sacrilégement dissimulée sous l’apparence présumée d’une maternité sacrée. Mais si le simulacre d’une divinité infernale a pu entrer à Saint-Pierre, cela fait partie d’un crescendo que la partition avait prévu dès le début. Un grand nombre de catholiques pratiquants, et peut-être même la plupart des clercs eux-mêmes, sont aujourd’hui convaincus que la foi catholique n’est plus nécessaire pour le salut éternel ; on croit que le Dieu Un et Trine révélé à nos pères est le même dieu que celui de Mahomet. Nous l’avons entendu répéter depuis les chaires et les évêchés il y a vingt ans déjà, mais récemment nous l’avons entendu affirmer avec insistance même depuis le Trône le plus élevé.

Nous savons bien que, renforcés par l’adage paulinien Littera enim occidit, spiritus autem vivificat, les progressistes et les modernistes ont su habilement cacher dans les textes du Concile ces ambiguïtés, qui à l’époque semblaient inoffensives pour la plupart des gens, mais qui aujourd’hui se manifestent dans leur valeur subversive. C’est la méthode du subsistit in : dire une demi-vérité non pas tant pour ne pas offenser l’interlocuteur (en supposant qu’il soit licite de taire la vérité de Dieu par respect pour l’une de ses créatures), mais dans le but de pouvoir utiliser la demi erreur que l’entière vérité dissiperait instantanément. Ainsi, « Ecclesia Christi subsistit in Ecclesia Catholica » ne précise pas l’identité des deux, mais la subsistance de l’une dans l’autre et, par cohérence, également dans d’autres églises : c’est l’ouverture aux célébrations inter-ecclésiales, aux prières œcuméniques, à la fin inexorable de la nécessité de l’Église pour le salut, de son unicité, de sa nature missionnaire.

Certains se souviendront peut-être que les premières rencontres œcuméniques ont eu lieu avec les schismatiques d’Orient, et très prudemment avec certaines sectes protestantes. À part l’Allemagne, la Hollande et la Suisse, les pays de tradition catholique n’ont pas accueilli dès le début les célébrations mixtes, avec des pasteurs et des curés ensemble. Je me souviens qu’à l’époque, il était question de supprimer l’avant-dernière doxologie du Veni Creator afin de ne pas heurter les orthodoxes, qui n’acceptaient pas le Filioque. Aujourd’hui, nous entendons les sourates du Coran récitées depuis les chaires de nos églises, nous voyons des religieux, frères et sœurs vénérer une idole en bois, nous entendons des évêques confesser ce qui, jusqu’à hier, nous semblait être les excuses les plus plausibles de nombreux extrémismes.

Ce que le monde veut, à l’instigation de la franc-maçonnerie et de ses tentacules infernaux, c’est créer une religion universelle, humanitaire et œcuménique, dans laquelle ce Dieu jaloux que nous adorons est banni. Et si c’est ce que le monde veut, toute démarche dans la même direction de la part de l’Église est un choix malheureux, qui se retournera contre ceux qui croient pouvoir se moquer de Dieu. Les espoirs de la Tour de Babel ne peuvent pas être ramenés à la vie par un plan mondialiste qui vise à effacer l’Église catholique, à la remplacer par une confédération d’idolâtres et d’hérétiques unis par l’environnement et la fraternité humaine. Il ne peut y avoir de fraternité qu’en Christ, et seulement dans le Christ : qui non est mecum, contra me est.

Il est déconcertant que peu de gens soient conscients de cette course vers l’abîme, et que peu de gens soient conscients de la responsabilité des dirigeants de l’Église à soutenir ces idéologies anti-chrétiennes, comme s’ils voulaient se garantir un espace et un rôle sur le char de la pensée unique. Et il est étonnant que l’on persiste à ne pas vouloir enquêter sur les causes profondes de la crise actuelle, se limitant à déplorer les excès d’aujourd’hui comme s’ils n’étaient pas la conséquence logique et inévitable d’un plan orchestré il y a plusieurs décennies. Si la Pachamama a pu être vénérée dans une église, nous le devons à Dignitatis humanae. Si nous avons une liturgie protestante et parfois même paganisée, nous le devons aux actions révolutionnaires de l’évêque Annibale Bugnini et aux réformes post-conciliaires. Si nous avons signé le document d’Abou Dhabi, nous le devons à Nostra Aetate. Si nous en sommes arrivés à déléguer des décisions aux conférences épiscopales – même en violation très grave du Concordat, comme cela s’est produit en Italie – nous le devons à la collégialité, et à sa version actualisée dans la synodalité. Grâce à ce processus synodale nous nous sommes retrouvés avec Amoris Laetitia à devoir chercher un moyen d’éviter ce qui était évident pour tout le monde, à savoir que ce document, préparé par une impressionnante machine organisationnelle, devait légitimer la Communion pour les divorcés et les concubins, tout comme Querida Amazonia devait servir de légitimation pour les femmes prêtres (voir le cas très récent d’une « vicaire épiscopal » à Fribourg) et l’abolition du Saint Célibat. Les prélats qui ont envoyé les Dubia à François ont, à mon avis, fait preuve de la même pieuse naïveté : penser que face à la contestation argumentée de l’erreur, Bergoglio comprendrait, corrigerait les points hétérodoxes et demanderait pardon.

Le Concile a été utilisé pour légitimer, dans le silence de l’Autorité, les déviations doctrinales les plus aberrantes, les innovations liturgiques les plus audacieuses et les abus les plus éhontés. Ce Concile a été tellement exalté qu’il a été indiqué comme la seule référence légitime pour les catholiques, les clercs et les évêques, obscurcissant et connotant avec un sentiment de mépris la doctrine que l’Église avait toujours enseignée avec autorité, et interdisant la liturgie pérenne qui, pendant des millénaires, avait nourri la foi d’une génération ininterrompue de fidèles, de martyrs et de saints. Entre autres choses, ce Concile s’est avéré être le seul à poser autant de problèmes d’interprétation et à présenter autant de contradictions par rapport au Magistère précédent, alors qu’il n’y en a pas un – du Concile de Jérusalem à Vatican I – qui ne s’harmonise pas parfaitement avec l’ensemble du Magistère et qui nécessite quelques interprétations.

Je l’avoue avec sérénité et sans polémique : j’ai été l’un de ceux qui, malgré de nombreuses perplexités et craintes, qui s’avèrent aujourd’hui tout à fait légitimes, ont placé leur confiance dans l’autorité de la Hiérarchie avec une obéissance inconditionnelle. En réalité, je pense que beaucoup, et moi parmi eux, n’ont pas initialement envisagé la possibilité d’un conflit entre l’obéissance à un ordre de la Hiérarchie et la fidélité à l’Église elle-même. Ce qui a rendu tangible la séparation contre-nature, voire perverse, entre la Hiérarchie et l’Église, entre l’obéissance et la fidélité, c’est certainement ce dernier pontificat.

Dans la « chambre des larmes » adjacente à la Sixtine, alors que l’évêque Guido Marini prépare le rochet, la mozette et l’étole pour la première apparition du pape « nouvellement élu », Bergoglio s’exclama : « Le carnaval est terminé ! », rejetant avec dédain les insignes que tous les papes avaient jusqu’alors humblement acceptés comme distinctives du Vicaire du Christ. Mais il y avait quelque chose de vrai dans ces mots, même s’ils étaient prononcés involontairement : le 13 mars 2013, le masque des conspirateurs est tombé, enfin libérés de la présence gênante de Benoît XVI et fiers d’avoir enfin réussi à promouvoir un cardinal qui incarnait leurs idéaux, leur façon de révolutionner l’Église, de rendre sa doctrine dépassable, sa morale adaptable, sa liturgie adultérable, sa discipline abrogeable. Et tout cela a été considéré, par les protagonistes du complot eux-mêmes, comme la conséquence logique et l’application évidente de Vatican II, selon eux affaibli précisément par les critiques exprimées par Benoît XVI lui-même.

           Le plus grand affront de son pontificat a été la libéralisation de la vénérable liturgie tridentine, à laquelle la légitimité a finalement été reconnue, niant cinquante ans d’ostracisme illégitime. Ce n’est pas un hasard si les partisans de Bergoglio sont les mêmes qui voient dans le Concile le premier événement d’une nouvelle église, avant laquelle il y avait une ancienne religion avec une ancienne liturgie. Ce n’est pas un hasard : ce qu’ils affirment impunément, suscitant le scandale des modérés, c’est ce que les catholiques croient aussi, à savoir que malgré toutes les tentatives d’herméneutique de la continuité misérablement anéanties lors de la première confrontation avec la réalité de la crise actuelle, il est indéniable que depuis Vatican II, une église parallèle s’est formée, superposée et opposée à la véritable Église du Christ. Elle a progressivement occulté l’institution divine fondée par Notre Seigneur pour la remplacer par une entité fallacieuse, correspondant à la religion universelle souhaitée, dont la Franc-maçonnerie a été le premier théoricien. Des expressions comme nouvel humanisme, fraternité universelle, dignité humaine sont les mots d’ordre d’un humanitarisme philanthropique qui nie le vrai Dieu, d’une solidarité horizontale d’inspiration vague et spiritualiste, et d’un irénisme œcuménique que l’Église condamne sans appel. « Nam et loquela tua manifestum te facit » (Mt 26, 73) : ce recours très fréquent, presque obsessionnel, au même vocabulaire que l’ennemi, trahit l’adhésion à l’idéologie dont il s’inspire; inversement, le renoncement systématique au langage clair, sans équivoque et cristallin propre à l’Église, confirme la volonté de se détacher non seulement de la forme catholique, mais aussi de sa substance.

           Ce que nous entendons depuis des années, de façon vague et sans connotations claires, de la plus haute Chaire, nous le trouvons ensuite élaboré dans un véritable manifeste chez les partisans du présent Pontificat : la démocratisation de l’Église par le biais non plus de la collégialité inventée par Vatican II, mais de la voie synodale inaugurée au Synode pour la Famille; la démolition du sacerdoce ministériel par son affaiblissement, avec les exceptions au célibat ecclésiastique et l’introduction de figures féminines aux fonctions quasi-sacerdotales; le passage silencieux de l’œcuménisme visant les frères séparés à une forme de pan-œcuménisme qui abaisse la Vérité du Dieu Un et Trine au niveau des idolâtries et des superstitions les plus infernales; l’acceptation d’un dialogue interreligieux qui présuppose le relativisme religieux et exclut l’annonce missionnaire; la démythisation de la papauté, poursuivie par Bergoglio lui-même en tant que marque du pontificat; la légitimation progressive du politiquement correct: théorie du genre, (gender) sodomie, mariages homosexuels, doctrines malthusiennes, écologisme, immigrationnisme…  Ne pas reconnaître les racines de ces déviations dans les principes fixés par le Concile rend toute guérison impossible : si le diagnostic s’obstine contre l’évidence à exclure la pathologie initiale, il ne peut formuler une thérapie adaptée.

Cette opération d’honnêteté intellectuelle exige une grande humilité, tout d’abord pour reconnaître que nous avons été induits en erreur pendant des décennies, en toute bonne foi, par des personnes qui, constituées en autorité, n’ont pas su veiller et garder le troupeau du Christ : certains pour vivre tranquilles, d’autres par excès d’engagements, d’autres par commodité, d’autres enfin par mauvaise foi ou même par malice. Ces derniers, qui ont trahi l’Église, doivent être identifiés, repris, invités à s’amender et, s’ils ne se repentent pas, jetés hors de l’enceinte sacrée. Ainsi agit un vrai berger, qui prend soin de la santé des brebis et donne sa vie pour elles ; nous avons eu et nous avons encore trop de mercenaires, pour qui le consensus des ennemis du Christ est plus important que la fidélité à son Épouse.

           Tout comme j’ai obéi honnêtement et sereinement à des ordres douteux il y a soixante ans, croyant qu’ils représentaient la voix aimante de l’Église, de même aujourd’hui, avec autant de sérénité et d’honnêteté, je reconnais que je me suis laissé tromper. Être cohérent aujourd’hui en persévérant dans l’erreur serait un choix malheureux et ferait de moi un complice de cette fraude. Prétendre dès le départ à une clairvoyance de jugement ne serait pas honnête : nous savions tous que le Concile serait plus ou moins une révolution, mais nous ne pouvions pas imaginer qu’il s’avérerait si dévastateur, même pour ceux qui étaient censés l’empêcher. Et si jusqu’à Benoît XVI on pouvait encore imaginer que le coup d’État de Vatican II (que le cardinal Suenens a appelé le 1789 de l’Église) avait ralenti, ces dernières années même les plus naïfs d’entre nous ont compris que le silence, par crainte de provoquer un schisme, la tentative d’ajuster les documents pontificaux au sens catholique pour remédier à l’ambiguïté souhaitée, les appels et les doutes adressés à François, éloquemment laissés sans réponse, sont une confirmation de la situation d’apostasie très grave à laquelle sont exposés les dirigeants de la Hiérarchie, alors que le peuple chrétien et le clergé se sentent irrémédiablement écartés et considérés presque avec agacement par l’épiscopat.

La Déclaration d’Abu Dhabi est le manifeste idéologique d’une idée de paix et de coopération entre les religions qui pourrait être tolérée si elle émanait des païens, privés de la lumière de la Foi et du feu de la Charité. Mais ceux qui ont la grâce d’être enfants de Dieu, en vertu du Saint Baptême, devraient être horrifiés à l’idée même de pouvoir construire une tour de Babel blasphématoire dans une version moderne, en essayant d’assembler l’unique vraie Église du Christ, héritière des promesses du Peuple élu, avec ceux qui nient le Messie et avec ceux qui considèrent blasphématoire la seule idée d’un Dieu Trine. L’amour de Dieu ne connaît aucune mesure et ne tolère aucun compromis, sinon ce n’est tout simplement pas la Charité, sans laquelle il n’est pas possible de rester en Lui : qui manet in caritate, in Deo manet, et Deus in eo (1Jn 4,16). Peu importe qu’il s’agisse d’une déclaration ou d’un document magistériel : nous savons très bien que la mens subversive des novateurs joue sur ces mêmes détails pour répandre l’erreur. Et nous savons très bien que le but de ces initiatives œcuméniques et interreligieuses n’est pas de convertir au Christ ceux qui sont loin de l’unique Église, mais de tromper et de corrompre ceux qui conservent encore la Foi catholique, les amenant à considérer comme souhaitable une grande religion universelle qui rassemblerait « dans une seule maison » les trois grandes religions abrahamiques : c’est le triomphe du plan maçonnique en préparation du règne de l’Antéchrist ! .Il importe peu que cela se concrétise sous la forme d’une bulle dogmatique, d’une déclaration ou d’une interview de Scalfari sur La Repubblica, car les paroles de Bergoglio sont attendues par ses soutiens comme un signal, auquel on répond par une série d’initiatives déjà préparées et organisées depuis longtemps. Et si Bergoglio ne s’en tient pas aux indications reçues, des légions de théologiens et de clercs sont déjà prêts à se plaindre de la « solitude du pape François », comme prémisse à sa démission (je pense, par exemple, à Massimo Faggioli dans un de ses récents écrits).  D’autre part, ce ne serait pas la première fois qu’ils utilisent le pape lorsqu’il suit leurs plans, et qu’ils se débarrassent de lui ou l’attaquent dès qu’il s’en éloigne.

L’Église a célébré la Très Sainte Trinité dimanche dernier et propose dans le Bréviaire la récitation du Symbolum Athanasianum, désormais proscrite par la liturgie conciliaire et déjà limitée à deux occasions seulement dans la réforme de 1962. Les premiers mots de ce Symbole aujourd’hui disparu restent gravés en lettres d’or : « Quicumque vult salvus esse, ante omnia opus est ut teneat Catholicam Fidem ; quam nisi quisque integram inviolatamque servaverit, absque dubio in aeternum peribit » [Quiconque veut être sauvé doit, avant tout, tenir la Foi Catholique: s’il ne la garde pas entière et pure, il périra sans aucun doute pour l’éternité].

+ Carlo Maria Viganò, Archevêque


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Mgr VIGANO : Depuis 50 ans la FSPX dénonce les erreurs découlant du concile Empty Re: Mgr VIGANO : Depuis 50 ans la FSPX dénonce les erreurs découlant du concile

Message par Invité Ven 23 Avr 2021 - 23:22


L’abbé Barthe à Mgr Vigano: votre exemple nous aide



21 Juin 2020 | Actualités
L’abbé Claude Barthe a lu les déclarations de Mgr Viganò au sujet du Concile Vatican II, et a envoyé à Marco Tosatti une utile contribution au débat, sous la forme d’une lettre ouverte en plusieurs langues (anglais, italien, et bien sûr français). Je ne crois pas qu’elle a été jusqu’ici reprise par la blogosphère francophone. La voici donc sur le site du vaticaniste italien:

http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2020/06/21/labbe-barthe-a-mgr-vigano-votre-exemple-nous-aide/


Marco Tosatti


Chers amis et ennemis du Stilum Curiae, l’abbé Claude Barthe , auteur de nombreux livres, parmi lesquels nous citons “Trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? Une crise de l’Église, histoire et questions” (François-Xavier de Guibert, 2006, 3ème édition) ; “La Messe de Vatican II. Dossier historique” (Via Romana, 2018)…. a lu les déclarations de l’archevêque Carlo Maria Viganò au sujet du Concile Vatican II, et nous a envoyé cette lettre ouverte. Bonne lecture.


§§§

Un évènement historique : la critique de Vatican II par Mons Viganò

Lettre ouverte de l’abbé Claude Barthe[1]

Je prends la liberté de réagir à la déclaration de Votre Excellence, « Excursus sur Vatican II et ses conséquences » (Chiesa e post concilio, 9 juin 2020), pour en souligner, en toute modestie, le très grand intérêt pour l’Église.

Qu’il me soit permis de la résumer en cinq points :

1 – Vatican II contient des textes « en nette opposition avec la doctrine jusqu’alors exprimée dans le magistère »

Votre attaque de Vatican II vise :

   Ce qui est en désaccord direct avec la doctrine antérieure, comme la liberté religieuse de la déclaration Dignitatis humanæ et les fondements des rapports nouveaux avec les religions non chrétiennes de la déclaration Nostra ætate (on pourrait y ajouter le décret sur l’œcuménisme, Unitatis redintegratio, qui introduit la novation de la « communion imparfaite » qu’auraient avec le Christ et l’Église ceux qui en sont séparés, n. 3) ;
   Et les ambiguïtés qui peuvent être utilisées dans le sens de la vérité ou de l’erreur, comme le subsistit in au n. 8 de la Constitution Lumen Gentium : « L’Église du Christ subsiste dans l’Église catholique », au lieu de : « L’Église du Christ est l’Église catholique.

2. – Ces distorsions doctrinales sont à l’origine des errements qui ont suivi – La preuve par l’« esprit du Concile »

Vous expliquez que les déviations ou éléments très dommageables pour la foi des chrétiens qui ont émaillé la période postconciliaires (vous citez la Déclaration d’Abou Dhabi, mais aussi la Journée d’Assise, la réforme liturgique, l’usage de la collégialité) trouvent leur origine dans ces distorsions.

Qui plus est, il ressort de votre texte que le concept d’« esprit du Concile » confirme la spécificité innovante de cette assemblée, car « il n’y a jamais eu “l’esprit du Concile de Nicée”, ni “l’esprit du Concile de Ferrare-Florence”, et encore moins “l’esprit du Concile de Trente”, tout comme il n’y a jamais eu de “post-Concile” après Latran IV ou Vatican I ».

3 – Ces distorsions ne peuvent pas être corrigées

Les tentatives visant à corriger les excès du Concile, dites-vous, sont impuissantes :

   A) Soit qu’on emprunte la voie insuffisante de l’« herméneutique de la continuité ». C’est en effet d’autant moins possible que cette herméneutique n’est pas un retour au magistère antérieur, mais représente la recherche d’une troisième voie entre novation et tradition. Benoît XVI, dans son discours à la Curie romaine du 22 décembre 2005, prônait une « herméneutique du renouveau dans la continuité » contre « l’herméneutique de la discontinuité et de la rupture » ; mais par cette dernière, il visait tant les « traditionnalistes » que les « progressistes », qui les uns et les autres, considèrent que Vatican II a opéré certaines ruptures.
   B/ Soit en incitant le magistère à « corriger » les erreurs de Vatican II. À juste titre vous montrez que ce projet, « même avec les meilleures intentions, sape les fondations de l’édifice catholique » : en effet, opposer le magistère de demain à celui d’aujourd’hui, qui contredit celui d’hier, aboutirait au fait que plus aucun acte magistériel ne serait jamais définitif.

Du coup, dans un complément du 15 juin (Chiesa e post concilo), vous êtes d’avis qu’un pape du futur « pourrait annuler le Concile tout entier ».

S’il m’était permis d’amplifier votre analyse, je dirais que la seule solution pour contredire par un acte magistériel un acte précédent est de constater que l’acte en question n’est pas magistériel dans la pleine force du terme. Par exemple, Pastor Æternus, du 1er concile du Vatican, en 1870, a annulé, de facto, le décret Frequens, du concile de Constance, en 1417, qui prétendait institutionnaliser la supériorité du concile sur le pape. Cette annulation était possible, parce que le Saint-Siège n’a jamais reconnu la valeur dogmatique de Frequens. De même, avec Vatican II, on se trouve dans le même cas de figure que Frequens, dès lors que les organes du concile lui-même (Dz 4351) et toute l’interprétation postérieure ont assuré que ce concile était de nature simplement « pastorale », c’est-à-dire non dogmatique. En fait, le grand moyen pour sortir de la crise magistérielle présente est de quitter ce qu’on appelle le « pastoral » pour entrer à nouveau dans le dogmatique : que le pape seul ou le pape et les évêques unis à lui s’expriment magistériellement et non plus « pastoralement ».

4 – Le présent pontificat est une clarification paradoxale

Vous écrivez : « Ce que nous entendons depuis des années, de façon vague et sans connotations claires, de la plus haute Chaire, nous le trouvons ensuite élaboré dans un véritable manifeste chez les partisans du présent Pontificat ».

C’est bien ce que beaucoup ressentent, qui essayaient de donner une pia interpretatio des textes litigieux de Vatican II : ils reconnaissent que ce n’est pas possible en raison de l’application, en quelque sorte authentique, qui en est faite aujourd’hui. Les textes de ce pontificat sont un aboutissement des point litigieux du Concile, par exemple la reconnaissance erronée des droits de la conscience dans l’exhortation Amoris lætitia, dont le n. 301 déclare qu’en certaines circonstances l’adultère n’est pas un péché.



5 – Un devoir de conscience pèse donc sur les prélats de l’Église qui ont conscience de cette situation

Parlant de vous-même vous dites : « Tout comme j’ai obéi honnêtement et sereinement à des ordres douteux il y a soixante ans, croyant qu’ils représentaient la voix aimante de l’Église, de même aujourd’hui, avec autant de sérénité et d’honnêteté, je reconnais que je me suis laissé tromper. Être cohérent aujourd’hui en persévérant dans l’erreur serait un choix malheureux et ferait de moi un complice de cette fraude ».

Nombre de prélats, depuis notamment les dernières assemblées du Synode, sont conduits à remonter des conséquences actuelles aux causes posées il y a un demi-siècle. Votre exemple et vos encouragements peuvent les aider à exprimer, en conscience, pour le bien de l’Église, leur désaccord avec ces causes : les points défectueux de Vatican II.


***

[1]. Auteur notamment de Trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? Une crise de l’Église, histoire et questions (François-Xavier de Guibert, 2006, 3ème édition) ; La Messe de Vatican II. Dossier historique (Via Romana, 2018).
§§§

Mgr VIGANO : Depuis 50 ans la FSPX dénonce les erreurs découlant du concile Barthe-2

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