Les deux camps

Parler de « deux camps » nous fait tout de suite penser – imprégnés que nous sommes, sans en être toujours conscients, de la doctrine marxiste – au découpage de la société selon des critères sociaux. D’ailleurs certains sociologues aujourd’hui, pas du tout marxistes, font le constat, au vu des résultats des élections successives mais aussi depuis la révolte des Gilets jaunes, que la France est découpée en deux : la France des grandes villes d’une part, celle des zones rurales d’autre part. Tout cela est vrai, mais va-ton au fond des choses ? Aussi est-il intéressant de voir ce qu’en dit François Martin, un homme qui, de par sa vie professionnelle, a séjourné dans plus de cent pays dans le monde. Ecoutons-le (d’après son livre « Le temps des fractures »).
Le premier camp est formé de personnes qui font le choix de construire une famille, formée d’un homme et d’une femme, afin d’avoir des enfants et de vivre autant que possible une vie harmonieuse. « Leur comportement sexuel reste majoritairement ‘’naturel’’, ‘’familial’’, centré autour de la conception et l’éducation des enfants. La consommation reste essentiellement ‘’modérée’, pilotée par le besoin et non le désir ». C’est la sexualité reproductive. « Dans ce cas, la société est gouvernée par le dépassement de soi. Elle est donc spiritualiste ».
Le deuxième camp est formé de personnes qui optent pour l’hédonisme. « Leur comportement sexuel est ‘’libertaire’’, ‘’libre-service’’, progressiste ; leurs préoccupations sont alors, majoritairement, centrées sur l’assouvissement du désir individuel et du divertissement. (….) Le sexe, le pouvoir et l’argent sont les ‘’valeurs’’ sociales principales ». C’est la sexualité récréative. Une telle société est matérialiste. Elle conduit logiquement à la promotion des idéologies du genre et du wokisme. « Ce n’est pas une société du dépassement de soi, ni du don, mais de la prédation ».
Le mondialisme, matérialiste et recherchant le profit maximum, opte naturellement pour une société du deuxième type. On voit ainsi qu’il y a une « collusion totale entre la sexualisation de la société et le Marché, le but étant de mettre les personnes dans les ‘’meilleures conditions’’ pour acheter compulsivement ».
Ceci est à rapprocher d’un sondage récent qui, interrogeant les gens sur ce qui a le plus d’importance dans leur vie, constate que seulement 25% des Français répondent : la patrie. Au contraire, 30% selon le sondage, mais en réalité probablement plus de 50%, privilégient leur confort de vie. Nous revenons par un autre canal à l’hédonisme.
C’est là que nous voyons que religion et politique sont inséparables. C’est bien le même ennemi, la franc-maçonnerie, qui veut détruire le christianisme et instaurer un gouvernement mondial. Car seul le christianisme peut combattre efficacement l’hédonisme. Nous en sommes loin !
C’est donc la chrétienté qu’il faut reconstruire. Un moyen simple pour aller dans ce sens – ne le considérons que comme une première étape – est d’établir partout des « cercles d’amitié », bien utiles dans un pays qui souffre de solitude.
Ces cercles, de petite taille (dix à douze personnes), devraient rassembler des personnes ayant en commun un certain nombre de critères : être membre d’une église, donc pratiquant, éviter le subjectivisme et le relativisme. Elles sont motivées pour orienter leur action dans le monde en réponse au commandement de Jésus : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Matt. 28, 19). Les réunions ne devraient pas dépasser deux heures et être structurées selon ce que recommandait Jean Ousset quand il construisit la « Cité catholique » : une heure d’auto-formation et une heure d’action. Enfin, pour ne pas rester isolés, il serait bon que ces « groupes d’amitié » se retrouvent sur un réseau social. Ils pourraient aussi prendre un nom commun, par exemple « Les compagnons de Jonas ».