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Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

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Message par ami de la Miséricorde Sam 10 Juin 2023 - 8:17

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SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE
Ibunt hi in supplicium æternum.
Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


Ce système admis, il n'y a plus sur la terre, ni morale, ni ordre public, ni ombre de probité. - La justice est dépouillée de sa sanction, la conscience est un préjugé, la vertu et le sacrifice sont un effort stupide.

Enlevez à l'humanité la crainte des châtiments éternels, le monde se remplit de crimes, les forfaits les plus exécrables deviennent un devoir, chaque fois qu'ils peuvent se flatter d'échapper à la prison et au glaive.

L'Enfer ne sera qu'anticipé ; au lieu d'être ajournéà la vie future, il sera inauguré au sein de l'humanité, dès la vie présente. Un écrivain de nos jours a dit : «Il ne saurait yavoir de terme moyen pour la société, ou Dieu ou le revolver».

S'il n'y a aucune sanction au-delà de cette vie, la force prévaut sur le droit, le bourreau devient la clef de voûte et le pivot de l'ordre social, et la justice sera proclamée au nom de la mort, faute d'être proclamée au nom de Dieu.

«Du reste, observe un autre moraliste, en vertu de quel droit les tribunaux frapperaient-ils le crime, lorsqu'il a pour lui la consécration de l'impunité divine, et que la justice éternelle s'engage à ne pas sortir de son repos, pour lui infliger son légitime châtiment ?» (Lacordaire : De la Sanction du Gouvernement divin).

La conscience des peuples s'est soulevée contre cette conséquence monstrueuse. Au milieu du déchaînement des erreurs, de la chute des vraies croyances, la doctrine d'un état futur de châtiments et de récompenses est demeurée debout.

Elle se retrouve chez les païens. Virgile a été l'interprète de la croyance dans ces vers fameux : Sedet æternumque sedebit infelix Theseus . (En. VI, 618.) Rostroque immanis vultur obunco Immortale jecur tondens... Nec fibris requies datur ulla renatis. (VI, 597.)

«Les vils scélérats dont l'âme est incurable», dit Platon (Phœd., p. 144) «sont tourmentés de châtiments qui les agitent sans les guérir.

Les âmes qui ont commis de grands crimes sont précipitées dans l'abîme qu'on nomme l'Enfer.

Tel est le jugement des Dieux, qui habitent le ciel : les bons sont réunis aux bons, et les méchants aux méchants».

C'est une chose étonnante, que cet accord de tous les hommes, poètes, philosophes, peuples, rois, civilisés, barbares, sur cette vérité qui trouble nos pensées et que les hommes auraient tant d'intérêt à nier. Ce serait le lieu de nous arrêter sous l'autorité et le poids de cet axiome fondamental :

Quod semper, quod ab omnibus, quod ubique ; ce qui a été cru toujours, par tous, et en tout lieu, est nécessairement la vérité. Tout dogme a été altéré sauf celui-là ; tous les points importants de la théologie catholique ont donné lieu à des discussions ; l'Enfer a échappé à cette commune loi ; il est venu jusqu'à nous, sans rencontrer, sur cette longue route, un esprit qui en contestât la justice, ou du moins en ébranlât la formidable certitude.

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Sam 10 Juin 2023 - 22:45

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SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE


Ibunt hi in supplicium æternum.
Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


«Les protestants qui ont nié tant de choses, n'ont pas nié celle-là. Destructeurs de ce qui portait le plus d'ombrage au sens humain, de la pénitence, de la virginité, de l'efficacité des bonnes œuvres, ils n'ont pas dépouillé l'Enfer de sa physionomie terrifiante.

Leur main s'est arrêtée à ce seuil de la douleur, elle qui n'avait pas respecté la porte du tabernacle, où repose, dans la bonté et le sacrifice, la chair de l'Homme Dieu...» (Lacordaire, ibidem).

Le rationalisme contemporain s'est seul enhardi jusqu'à cette négation, et, chose étrange, il l'a fait en se réfugiant dans le sein même des perfections infinies.

Il s'est armé contre la justice de Dieu, de Sa grandeur, de Sa sagesse ; et lui qui nie la Rédemption, il fait appel à cet excès même d'amour, que Jésus-Christ, en expirant, a fait éclater sur la croix.

«Dieu», dit-il, «est un être trop parfait, trop sublime, trop désintéressé pour vouloir écraser éternellement, sous les foudres de Sa puissance, une frêle créature, induite au mal par emportement ou par fragilité.

Ce serait là une vengeance, une représaille indigne de Sa gloire et de Ses perfections». Nous répondrons que si le crime était impuni, la grandeur cesserait d'être l'apanage de Dieu, elle appartiendrait de plein droit à l'homme méchant.

Il ne tiendrait qu'à lui, par un seulacte de sa volonté, de faire triompher la révolte dans le gouvernement divin.

Dieu se serait alors bercé d'un rêve, le jour où, en sortant de Son repos pour Sa gloire, Il aurait établi cette loi fondamentale, que la créature doit tendre vers Lui par chacune de ses aspirations, Le servir et L'aimer par des actes constants de louange, de dépendance et d'adoration.

Dieu ne serait plus notre fin essentielle et dernière. Admettons, en effet, comme ont osé le soutenir quelques-uns, que l'Enfer est simplement un lieu d'ennui et de tristesse, où l'âme captive n'est soumise qu'à une souffrance adoucie et limitée.

Figurons-nous, dans cette supposition, Satan et ses complices comblant la mesure et de leur révolte et de leur orgueil, disant au Dieu qui les a rejetés :

«Nous sommes dans un état et en possession d'une existence assez tolérable pour consentir à nous passer éternellement de toi.

A la vérité, nous sommes loin de posséder la béatitude parfaite, mais nous avons une mesure de vie et de repos qui est notre œuvre exclusive, et nous nous en contentons.

Si nous ne sommes pas radieux comme tes anges, du moins nous ne sommes pas tes sujets, nous ne Te servons pas, nous ne T'obéissons pas».

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Dim 11 Juin 2023 - 22:36

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Ibunt hi in supplicium æternum.
Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


«Tel serait le langage de toute créature exclue du sein de Dieu si elle parvenait à échapper à sa destinée, sans ressentir une douleur immense, infinie, comme le bienfait qu'elle a librement et obstinément dédaigné. Pour adoucir la misère des démons et des réprouvés, Dieu ne leur laisserait-il qu'une ombre de bien, qu'un frêle espoir, une goutte d'eau destinée à les rafraichir.

Ils adhéreraient à cette ombre, à cette apparence, avec toute l'énergie de leur volonté épuisée et haletante ; ils s'éprendraient d'ardeur pour cette parcelle de soulagement, cherchant à s'y séduire et à se tromper sur l'étendue et la profondeur de leur infortune. Et il faut ne pas connaître le cœur de l'homme, pour se figurer qu'il ne se résignerait pas à cet Enfer mitigé, plutôt qu'à ployer le genou et fléchir.

Si donc l'Enfer n'est pas un déluge et un accablement d'ineffables et d'éternelles souffrances, faisant sentir au coupable tout le poids de la main qui le châtie, dans la lutte du bien et du mal, l'homme restera victorieux et le Maître du Ciel sera le vaincu ; tout genou ne fléchira pas devant lui, comme il l'a prédit.

Il est donc de toute nécessité, pour la gloire divine, que l'homme qui L'a outragée, en se montrant obstinément et systématiquement rebelle, soit soumis à des tourments extrêmes, sans fin, incompréhensibles et en équation avec la gloire divine offensée.

Il faut qu'il endure des déchirements et des douleurs sans mélange, accompagnés d'une séparation absolue et totale de toute créature en état de le recréer et de le distraire, des douleurs qui l'enveloppent, ne lui laissant entrevoir, au-dessus de sa tête, à ses pieds, autour de lui, que désolation et terreur ; et cela afin qu'il reconnaisse la grandeur de Dieu qu'il a méconnue, et que l'excès de sa détresse lui arrachant l'hommage que n'a pu obtenir la bonté, il s'écrie comme Julien l'Apostat à sa mort : Tu as vaincu, Galiléen.

Sans doute, cet état d'un supplice sans adoucissement terrifie nos pensées, mais il est la sanction nécessaire du gouvernement divin ; un Enfer temporaire, tel que le Purgatoire, ne pourrait suffire à en assurer l'ordre et la sanction.

En effet, combien est-il d'hommes, en cette vie, qui aient souci du Purgatoire ? Combien de chrétiens sans générosité et sans courage, souscriraient volontiers à mille Purgatoires, afin de contenter leurs désirs d'un instant. - Un philosophe Allemand discutant un jour avec un de ses amis disait : «Pour obtenir la réalisation de tel vœu, de tel projet d'ambition après lequel je soupire, je donnerais volontiers deux millions de ma félicité éternelle».

Son interlocuteur lui répondit : «Vous êtes singulièrement modéré dans le sacrifice que vous offrez». L'homme n'estime que ce qui est infini : qu'une créature s'offre à lui avec le sourire et le charme de la séduction, aussitôt il la doue de tout cet infini, renfermé dans ses affections et dans ses rêves, il fait reposer sur elle l'idéal et l'enchantement d'un bonheur gigantesque et illimité ; eh bien, en face de cet infini, sensible, vivant, palpable, qui donne la fièvre à son cœur, allume un feu dévorant dans ses sens, mettez pour contrepoids une peine d'une durée infinie, dont la menace se montre à lui dans un avenir lointain et indéterminé, qu'il se représente d'une manière confuse, et dont il se flatte de conjurer la rigueur avant la mort, nous le disons, cet Enfer temporaire apparaîtra à cet homme une compensation modeste des jouissances sans mesure que lui promet une minute de pouvoir ou de volupté.

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Mar 13 Juin 2023 - 13:04

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SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE


Ibunt hi in supplicium æternum.
Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)

Il risquera tout, il mettra dans son enjeu les milliards et les milliards de siècles dont vous le menacez, il se figurera gagner une bonne partie ; à moins que ce ne soit l'éternité, il ne marchandera ni sur le degré ni sur le temps. Celui qui n'admet pas cela n'a jamais sondé les profondeurs de la nature humaine ; à un être immortel, il faut des espérances et des craintes qui soient à son niveau ; tout ce qui n'est pas éternel disparaît devant l'effroyable immensité de ses désirs. (Nicolas, Études sur le Christianisme).

Notre démonstration de l'éternité établie, disons quelles en sont les peines, quelle est leur intensité, et le lieu où les démons et les réprouvés les endurent.

II

Les peines endurées par les réprouvés sont : les unes privatives, les autres positives. Les peines privatives consistent dans le supplice du dam, c'est-à-dire dans la perte de Dieu ; les peines positives dans le supplice du feu. Saint Augustin nous dit que la peine du dam est de toutes les peines de l'Enfer la plus terrible et la plus incompréhensible ; auprès des regrets et du désespoir qu'elle suscite, les autres souffrances n'en méritent pas même le nom : Plustorquetur cœlo quam gehenna.

Le réprouvé a la certitude qu'il a perdu Dieu, qu'il ne peut plus s'unir à celui qui l'a créé ; il est à jamais privé de la possession du souverain bien et de la vue de l'infinie beauté, et cette considération lui cause une douleur si acerbe, qu'elle suffirait, à elle seule, pour allumer les flammes qui le consument.

Durant la vie présente, appesantis par notre enveloppe terrestre, distraits et égarés par le spectacle des choses sensibles, nous ne pouvons apprécier l'immensité d'une telle perte ; mais lorsque l'âme, par la mort, est séparée de l'universalité des créatures, elle n'a plus aucun objet sur lequel elle puisse se complaire.

Dieu apparaît à elle comme l'unique trésor et l'unique fin ; elle se précipite vers lui avec toute l'impétuosité de ses désirs ; elle concentre, sur cette divine beauté, toute sa force, toutes ses ardeurs et la plénitude de ses aspirations.

Que l'on se figure un poisson jeté hors de son élément liquide, une aiguille aimantée oscillant d'une oscillation non interrompue, sans parvenir à se fixer dans la direction de son pôle, une locomotive déraillée, et emportée dans les espaces par une course précipitée.

Toutes ces similitudes ne nous retracent qu’imparfaitement l'indicible état d'une âme dévoyée, égarée loin de sa fin, et dans l'impuissance de rentrer jamais dans sa voie. Il n'y a plus d'avenir pour elle.

Le poète théologien du moyen âge voyait écrites en caractères noirs, à la porte des lieux sombres et maudits de l'Enfer, ces significatives paroles : «Par moi l'on va dans la cité des larmes, par moi l'on va dans l'abîme des douleurs. La justice anima mon sublime Créateur ; je suis l'ouvrage de la divine puissance, de la haute sagesse et du premier amour... O vous qui entrez ici, laissez toute espérance» (Dante, L'Enfer, chant. III).

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Mar 13 Juin 2023 - 23:39

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Ce qu'il y a de certain, et ce qu'enseignent tous les théologiens, c'est que les démons et les réprouvés sont privés de toute grâce et de toute illumination surnaturelle.

A ce point de vue, ils sont plongés dans les ténèbres et frappés d'une incurable cécité ; mais ils ne sont nullement déchus dans leurs forces et l'usage de leurs facultés naturelles, ils restent en possession des sciences spéculatives qu'ils avaient acquises, ils sont même susceptibles d'acquérir expérimentalement de nouvelles connaissances.

Au milieu de leurs tourments, leur mémoire ne perd pas sa fermeté, leur intelligence conserve sa pénétration, et leur volonté son énergie et toute son activité ; mais toutes ces facultés et toutes ces aptitudes naturelles, que Dieu laisse en eux afin d'accroître leurs châtiments, sont faussées dans leur but et dans leur direction, elles ne peuvent plus tendre vers des objets honnêtes, utiles et sérieux.

La raison en est que l'honnête, le beau, l'utile, sont des reflets et une participationdes divins attributs, et l'âme séparée de Dieu sans retour n'est plus susceptible de cette participation.

Comme le dit Suarez, le jugement des désirs et à la sage ordonnance de leurs actions (de Angelis, 1,VIII, ch. v ).

Courbés sous le poids de la malédiction, les démons et les réprouvés ne peuvent plus s'attacher au vrai, et leur esprit n'aspire qu'à se nourrir d'illusions et de mensonges ; leur cœur déréglé ne peut s'ouvrir à l'amour et demeure rongé par la haine ; leur imagination est assaillie par d'effrayants fantômes et par des terreurs sans cesse renaissantes.

Dans les siècles de foi, lorsqu'un ministre des autels avait trahi ses engagements sacrés et s'était rendu gravement coupable, il était conduit dans le sanctuaire et soumis à la peine de la dégradation. Le Pontife le dépouillait de ses insignes :

il lui enlevait l'aube, symbole d'innocence ; l'étole, signe de sa juridiction sur les âmes ; la chasuble, mystérieux
emblème de sa personnification avec Jésus-Christ, et il lui disait : Sois dépouillé de ces ornements dont tu es indigne.
Les chrétiens réprouvés sont soumis à une dégradation analogue ; Dieu, en les abandonnant au moment où s'est consommée leur fin malheureuse, leur retire tout ce qui reste en eux de vertus théologales, telles que la foi et l'espérance.

Il les dépouille de leurs vertus morales, de la force, de la prudence, de la justice, de la tempérance, de toutes les autres qualités naturelles, telles que le désintéressement, la fidélité aux lois de l'honneur, l'aménité et la distinction des manières, vertus dont ils ont abusé pour entretenir en eux l'orgueil et ses complaisances coupables. Il ne laisse subsister aucune trace de perfection dans ceux qu'il a rejetés.

Ainsi les damnés sont des êtres profondément dégradés ; ils ne sont plus susceptibles d'aucun respect, d'aucun amour, d'aucune compassion.

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Jeu 15 Juin 2023 - 5:05

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En tant que séparés du souverain bien, ils deviennent souverainement haïssables, et, comme les démons, ils ne sauraient inspirer d'autre sentiment, que l'horreur et l'exécration.

Afin de mieux concevoir leur sort lamentable, retraçons-nous une ville où seraient agglomérés les Caïn, les
Néron, tous les scélérats qui ont souillé la terre, et dont la justice humaine se défait en les reléguant au fond des prisons et des bagnes.Supposons en outre que, dans cette ville, il n'y eût ni police, ni soldat, ni force publique, afin d'empêcher ces malheureux de s'entre-tuer, et de se déchirer les uns les autres.

Eh bien ! c'est là l'Enfer, tel que nous le décrit le prophète Job : «Ubi nullus ordo, sed sempiternus horror inhabitat (Job, X, 22) ; un séjour où il n'y a pas d'ordre et où règne une horreur éternelle». Telle est la peine du dam. Ayant perdu Dieu, les damnés ont perdu, par le fait, toute espérance, toute dignité, toute consolation.

La seconde peine de l'Enfer, c'est celle du feu ; ce feu est-il de même substance et de même nature que le nôtre, oui bien, comme quelques-uns le veulent, est-il un feu immatériel, un simple effet de la vive douleur causée à l'âme par les regrets de sa perte ?

Comme nous l'avons dit, les saintes Ecritures désignent constamment la peine du feu, lorsqu'elles parlent des supplices des réprouvés.

Comme elles emploient cette expression sans l'accompagner d'aucun terme restrictif, il n'y a aucune raison de l'interpréter dans un sens métaphorique et défiguré. Sur ce point, la doctrine de saint Thomas est d'une précision remarquable.

«De quelque manière que l'on imagine le feu de l'Enfer, il est certain que, considéré en lui-même, et quant à sa substance, il est matériel, et de même nature que le nôtre , quant à ses effets, et par rapport aux corps soumis à son action, il se peut faire qu'il soit d'une espèce différente.

Ainsi le charbon et la flamme, le bois embrasé et le fer rougi et incandescent, ne diffèrent pas, quant à l'élément calorifique qui les pénètre et quant à leur état d'ignition, mais, seulement, quant
au mode de réception.

Le fer est rougi et entre en fusion par l'effet d'une communication extérieure ; le soufre, au contraire, entre en combustion par la vertu d'un principe qui lui est intime et inhérent ; ainsi nul doute que, considéré en lui-même, le feu de l'Enfer ne soit de même espèce que le nôtre.

Mais quant à dire qu'il subsiste en lui-même, ou dans une substance étrangère, nous ne pouvons rien affirmer sur ce point» (Quæst. XCVII, art. 6).

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Message par ami de la Miséricorde Ven 16 Juin 2023 - 0:00

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D'après le Docteur angélique, le feu de l'Enfer a le même principe que le feu terrestre, mais il se distingue du nôtre par ses propriétés et sa destination. Le feu de la terre est un don de la Providence, il a été créé pour notre usage ; le feu de l'Enfer est un instrument de la divine justice, il est créé pour punir.

Le feu de la terre brûle et consume, le feu de l'Enfer brûle sans détruire ni consumer.Le feu de la terre désunit les organes, et il résout les chairs en cendre et en vapeur, le feu de l'Enfer est comparé au sel par saint Marc, omnis enim igne salietur (Marc, IX, 48), c'est-à-dire qu'il nourrit et consolide les chairs en les brûlant.

Le feu de la terre est sujet à s'éteindre, s'il n'est entretenu par le bois ou par d'autres matières combustibles ; le feu de l'Enfer s'entretient de lui-même, et subsiste sans être alimenté, et s'il faut accepter le témoignage de Lactance, «il ne laisse émaner aucune fumée, il est pur et liquide, pareil à un lac et à un étang» (Divin Instit., liv. VII, ch. XXI).

Les réprouvés y seront plongés comme le poisson dans la mer, imbibés d'ardeurs dévorantes qui
n'émousseront jamais leur sensibilité. Quis poterit habitera de vobis cum igne devorante (Is, XXXIII, 14).

Une difficulté reste à éclaircir : un feu d'une nature matérielle peut-il agir sur les âmes séparées du corps et sur de purs esprits ? Saint Augustin, liv. XXI de la Cité de Dieu, ch. X, cherche à résoudre l'objection : «Pourquoi ne dirions-nous pas, quoique le mode soit incompréhensible et ineffable, que la peine corporelle du feu peut affecter les esprits incorporels ?

Si, en effet, les esprits des hommes purs de toute matière peuvent, dès ici-bas, être enfermés dans des membres corporels, si, après la mort, ils peuvent de nouveau être unis à ces mêmes corps par des liens indissolubles, les esprits des démons, quoique sans corps, ne peuvent-ils pas être attachés pour leurs supplices à des feux corporels ?» (De civit. Dei, XXI, X).

Le théologien Lessius, dans son traité des divines perfections, donne cette autre explication : «La faculté sensitive dont nous sommes doués n'est pas distincte de l'essence de notre âme, et elle subsistera tout entière après la mort.

Si le feu, par sa propre chaleur, peut faire sentir son action à l'esprit de l'homme par l'intermédiaire du corps, pourquoi ce même feu, agissant comme un instrument de Dieu, ne pourrait-il affecter l'esprit immédiatement ?

Lorsqu'un homme est brûlé, le corps n'est qu'un milieu de transmission pour appliquer la chaleur à l'esprit ; car dans l'ordre actuel, sans la présence du corps, l'âme ne pourrait exercer la faculté qu'elle a de sentir ; mais Dieu agit directement quand Il le veut, et Il peut à son gré suppléer à l'absence d'un milieu ou remplir lui-même l'effet d'un milieu quelconque» (de Divin, Perfect., 1, XIII, ch. xxx).

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Message par ami de la Miséricorde Sam 17 Juin 2023 - 9:39

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Enfin, dernière question, quel est le lieu de l'Enfer ? Si l'on prend à la lettre divers passages des Ecritures et si l'on s'arrête au sentiment général des théologiens, le centre de la terre est le lieu où sont détenus les réprouvés et où, après la résurrection, ils habiteront avec les démons.

Saint Luc, ch. VIII, appelle l'Enfer Abyssus, l'abîme. - Saint Jean, dans l'Apocalypse, dit «L'ange enferma le diable dans les profondeurs de l'abîme» (Ap. xx). Il l'appelle encore «l'étang de feu» (Apoc. Xx). «L'Enfer inférieur».

Saint Grégoire le Grand dit «Ce séjour est appelé l’Enfer, parce qu'en réalité, il est le lieu situé le plus bas : lnfernum appellari, eo quod infra sit» - Hugues de Saint-Victor ajoute : «Ce lieu inférieur, préparé pour les peines des damnés, se trouve dans l'intérieur de la terre» (lib. II, de sacram).

Saint Thomas énonce le même sentiment : «Personne», dit-il, «à moins d'être directement instruit par l'Esprit Saint, ne peut savoir d'une certitude absolue le lieu où sont les réprouvés». Mais quant à son opinion personnelle, il l'exprime dans son style nerveux et didactique, et avec une argumentation incomparable.

«Les morts damnés», dit-il, «se sont perdus par l'amour déréglé des plaisirs charnels, il est donc juste que le même sort échu à leurs corps, échoit aussi à leur âme. Les corps ont été enfouis sous la terre, il est donc juste que l'âme soit aussi enfermée dans les profondeurs de la terre.

En outre, la tristesse est à l'esprit ce que la pesanteur est au corps : la joie au contraire est à l'âme ce que la légèreté est à la matière. De même que, dans l'ordre des corps les parties les plus basses sont celles où les corps ont plus de gravité, ainsi dans l'ordre des esprits, les régions les plus basses sont aussi les plus tristes :

il s'ensuit donc, que le lieu qui convient à la joie est le ciel empyrée et le lieu qui convient à la tristesse le centre de la terre»( Qwes. XCVIII, art. 7). Citons enfin le raisonnement de Suarez qui complète, et donne une nouvelle clarté à celui de saint Thomas. «L'Enfer», dit-il, «est une prison qui servira en même temps de séjour, et aux anges rebelles et aux démons ; ce séjour ne peut être que le plus incommode, le plus obscur, le plus ignominieux de tous les séjours créés ; il convient qu'il soit au pôle opposé et à la distance extrême de celui destiné aux élus.

Or les élus régneront éternellement dans la partie la plus élevée du ciel, qui est le ciel empyrée, et par suite la partie la plus basse de la terre est celle où Lucifer et les damnés subiront leurs éternels tourments».

Observons, toutefois, qu'il n'est pas certain d'une certitude de foi, que l'Enfer soit situé au centre de la terre ; l’Église n'a rien défini sur ce point, c'est simplement l'opinion la plus probable fondée sur le témoignage de la presque unanimité des Docteurs et des Pères. Quoi qu'il en soit de ce fait, l'essentiel, dit saint Jean Chrysostome, n'est nullement de connaître où se trouve l’Enfer, mais de prendre le moyen de n'y être pas un jour précipité, ne igitur quœramus, ubi sit, sed quomodo eam (Gehennam) effugiamus (Hom. in Epist. a Rom., 4, 5). Tel parait donc être le lieu de l'Enfer.

Le feu qui torture les démons et les réprouvés est un feu matériel : ce feu matériel fait sentir son action aux esprits et aux âmes séparées. - Il nous reste à considérer comment la sévérité implacable
de la justice divine peut se concilier avec Sa Miséricorde infinie.

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Dim 18 Juin 2023 - 5:38

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SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE

Ibunt hi in supplicium æternum.
Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


III

Un homme d'esprit disait un jour en parlant des méchants : ils sont un grand embarras dans ce monde et dans l'autre. Cet embarras extrême, que les sociétés humaines ressentent à l'égard de certains coupables, on peut dire, qu'en un sens, Dieu l'éprouve plus vivement encore à l'égard de l'homme pécheur.

Il est de foi que Dieu veut le salut de tous les hommes, et qu'autant qu'il est en Lui, Il n'exclut personne des fruits de la Rédemption.

Ce n'est pas volontiers qu'Il a créé l'Enfer; au contraire, Il épuise tous les moyens de Sa sagesse et tous les secrets de Sa tendresse, afin de nous prémunir contre un tel malheur ; Il nous le dit par la bouche d'Isaïe : Quid est quod debui ultra facere vineœ meœ et non feci (Isaïe, V, 4) ?

Si Dieu était susceptible de souffrir, aucune angoisse ne serait comparable à celles que ressent Son Cœur, lorsqu'Il est réduit à condamner une âme. Le saint Curé d'Ars dit un jour :

«S'il était possible à Dieu de souffrir, en damnant une âme, Il serait saisi de la même horreur et du même frémissement, qu'une mère réduite à laisser tomber elle-même le couteau de la guillotine sur le cou de son enfant».

Voyez Jésus-Christ à la dernière Cène ; Il contemple Judas avec des regards où se peignent la tristesse et la plus amère désolation, Il est dans un trouble convulsif, et dans le dernier excès de la consternation ; Il comprend mieux que nous ne parviendrons jamais à le concevoir, combien c'est chose horrible que l'état d'un homme dévoyé, perdu sans remède, laissé sans aucun moyen de revenir sur ses voies et de ressaisir sa destinée.

Il tente tous les moyens imaginables pour conjurer la perte de ce misérable ; Il se jette à ses pieds, les baise ; Il l'admet, malgré son indignité, au festin de Sachair sacrée... Et lorsque les ténèbres qui envahissent de plus en plus l'âme obstinée de Judas ont obstrué toutes les avenues par où la grâce divine aurait pu se frayer accès, Jésus-Christ pleure, Il semble oublier que le traître l'a choisi pour la victime de sa lâche avarice.

Il ne voit que l'horreur de son sort, Il dit avec angoisse : «Il aurait bien mieux valu pour cet homme qu'il ne fût point né» (Mt., XXVI, 24).

Ô vous qui accusez le Créateur de dureté, et Lui reprochez de ne pas aller jusqu'à la limite extrême de Sa toute puissance, afin d'empêcher Sa créature de périr éternellement, indiquez-Lui donc votre moyen et enseignez-Lui votre secret. Que voulez-vous que fasse Dieu ?

Demanderiez-vous qu'Il supprimât l'Enfer ?... Supprimer l’Enfer, ce serait supprimer le Ciel. Croyez-vous que les martyrs, les anachorètes, les vierges, les saints s'enivrant à cette heure des joies de la béatitude, se seraient soustraits aux séductions, qu'ils auraient foulé aux pieds les amorces mondaines, cherché les solitudes, traversé les persécutions, affronté les bourreaux et le glaive, s'ils n'avaient eu présente la parole du Maître :

«Ne craignez pas ceux qui ne peuvent faire périr que le corps ; mais craignez celui qui peut précipiter l'âme et le corps dans la fournaise des flammes» (Mt., x, 28).

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Dim 18 Juin 2023 - 23:11

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SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE

Ibunt hi in supplicium æternum.
Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


III

L'amour divin s'éveilla seulement en eux lorsque, par de courageuses violences, ils se furent détachés du péché et des habitudes sensuelles. Le point de départ de leur justification fut la crainte : Initium sapientiœ timor (Eccl., I, 16).

tonnerre qui les secoua de leur sommeil et de leur léthargie, ce fut la parole redoutable : Éternité... Ils jetèrent un regard sur leurs somptueuses habitations, sur les lambris dorés de leurs palais, et ils dirent : C'est là que nous amassons tous les jours des trésors de colère, que toutes les séductions se donnent rendez-vous pour nous perdre.

La haine de Dieu, les flammes, une malédiction sans fin pour un plaisir d'un jour, voilà ce qui nous attend... Le lendemain ces hommes se mettaient pieds nus, ils étaient couverts d'un sac et cherchaient la route qui conduit dans les solitudes et les déserts.

Sans ces Miséricordieuses terreurs, la cité de Dieu ne se serait jamais remplie ; tous nous nous serions égarés dans nos voies.Aucun homme n'aurait fait le bien, non est qui faciat bonum, non est usque ad unum.

Dieu ne petit supprimer l'Enfer sans supprimer le Ciel ; voulons-nous alors qu'Il attende, qu'Il pardonne, qu'Il pardonne sans cesse ? Mais c'est ce qu'Il fait.

En cette vie, Il ne se retire jamais de celui-là même qui Le repousse. Il le poursuit dans le sanctuaire de sa conscience, par une voix intérieure qui ne cesse pas un seul instant de se faire entendre. En face de la tentation qui nous sollicite au mal, cette voix retentit avec éclat et nous crie :

Prends garde... Si nous sommes sourds, Il ne se hâte pas, comme Il en aurait le droit, de trancher le fil de nos jours ; Il n'épie pas la minute de nos manquements pour en faire la minute suprême de notre mort ; Il revient à nous.

Il nous fait sentir l'aiguillon du remords, Il ne se rebute pas de nos refus, Il attend des années. Il laisse la maturité de l'âge succéder à la fougue de l'adolescence, les glaces de la vieillesse aux illusions qui séduisent encore l'âge viril, et tous ses efforts sont vains...

La dernière heure de cet homme sonne enfin ; le plus souvent elle est précédée d'une maladie, présage et annonce de sa fin prochaine... Cet homme s'endurcit toujours. Une minute avant son dernier soupir, Dieu s'offre encore à le recevoir dans Son sein et à le sauver des flammes de l'abîme...

Sa parole n'a plus de force, son état est désespéré. Eh bien ! il suffit que dans l'intimité de son cœur, il laisse échapper cette simple parole : «Je t'aime je me repens» ; cette parole serait sa planche de salut... le pécheur la refuse avec obstination...

Nous le demandons, que petit faire Dieu ? Doit-Il, pour consacrer l'endurcissement de Sa créature renverser tout le plan et tous les conseils de Sa sagesse, anéantir les ténèbres par un acte de toute puissance qui serait stupide, parce qu'un homme égaré s'est crevé les yeux, afin de ne pas participer à la divine lumière... Ah ! Dieu a le droit de se laver les mains et de dire : «O homme, ta perdition est ton œuvre et non la mienne.
Perditio tua ex te, Israel».

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Lun 19 Juin 2023 - 22:14

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SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE
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Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


III
Mais, pourquoi la grâce et la rédemption seraient-elles exclues des Enfers ? - Alors que l'homme désabusé a vu périr ses dernières illusions, et qu'il mesure avec effroi toute la profondeur et l'étendue de sa misère, pourquoi Dieu ne laisserait-il pas tomber sur lui un dernier rayon de Sa Miséricorde, et ne tendrait-Il pas à cet infortuné une main qui serait saisieavec un amour, une gratitude proportionnée à l'immensité de la délivrance ?

Nous répondons sans hésiter, que Dieu ne le peut pas ; qu'Il ne le peut du moins sans déroger à Son infinie dignité. Il faudrait qu'Il se penchât de Son propre mouvement vers une créature rebelle et obstinée, qui, loin de L'appeler, Le hait et Le maudit.

La mort a mis le pécheur dans un état qui ne lui laisse plus de choix : il sait, il est certain d'une certitude qui accable son libre arbitre ; il reste confirmé dans une haine, dans un orgueil se grossissant de ses larmes et de son désespoir.

Pour susciter en lui un regret salutaire et méritoire, il lui faudrait une grâce. Or, cette grâce, il ne la demande pas, il ne la désire pas, il ne la veut pas ; il déteste sa peine à la vérité, mais il hait souverainement Dieu, et en même temps les dons et les lumières qui émanent du Cœur de Dieu.

Mais Dieu est-Il juste et n'excède-t-Il pas toutes proportions, en punissant d'une éternité de supplices, une faute
éphémère consommée en un seul instant ?

Ici le raisonnement est impuissant, car Dieu est le plus grand des mystères ; le péché est un mystère aussi insondable que la majesté de Celui qu'il offense, et la peine due à sa malice est encore un mystère sans bornes que l'esprit humain ne parviendra jamais à scruter.

Tout ce que nous pouvons dire, c'est que si l'on considère la personne de Dieu, l'injure qui Lui est faite par le péché est une injure infinie ; or l'homme, à cause de sa nature bornée, ne pouvant subir une peine infinie en rigueur et en intensité, il est de toute justice qu'il subisse une peine infinie en durée.

La justice humaine est l'image et l'esquisse de la justice divine. Le droit de punir et de frapper le coupable de mort est conféré aux tribunaux de la terre pour l'utilité et le bien des hommes. Ils condamnent les crimes, non pas à cause de leur difformité intrinsèque et parce qu'ils offensent Dieu, mais parce qu'ils sont nuisibles et dommageables au bien et à la bonne ordonnance des sociétés humaines.

Et cependant, ils ont le droit de punir d'une peine perpétuelle un meurtrier dont le crime n'a duré qu'un instant, de le supprimer à jamais de la société, parce qu'il a violé l'ordre moral et humain.

A plus forte raison, Dieu a-t-Il le droit de punir d'une peine perpétuelle et de bannir à jamais de la société céleste, celui qui a violé l'ordre universel et divin. Il ne répugne nullement, observe saint Augustin, que Dieu limite Sa Miséricorde aux années de la vie présente, de telle sorte que, celles-ci écoulées, il n'y aura plus lieu au pardon.

Les princes de la terre n'agissent-ils pas de même, lorsqu'ils refusent de faire grâce à des hommes renfermés dans les prisons, et qui témoignent cependant leur repentir et une détestation sincère des crimes qu'ils ont commis ?

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Mar 20 Juin 2023 - 23:33

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SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE

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Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


III

Parmi les systèmes divers élaborés pour concilier la Miséricorde de Dieu avec la justice, le plus rationnel, le plus admissible, celui qui, à première vue, semble donner une solution satisfaisante au formidable problème de la destinée humaine, est le système imaginé par Pythagore et les sectes d'Orient, qui admettent, qu'au lieu de précipiter l'homme dans une disgrâce sans fin, Dieu l'introduira dans une seconde phase d'épreuves, où il y aura pour lui comme dans les précédentes, mélange d'ombres et de lumières, où le champ de la liberté lui sera ouvert, où il y aura tentations, partages, lutte entre Dieu qui se voit à demi et les créatures qui étalent leurs séductions.

Avouons-le, sans balancer, entre toutes les doctrines opposées à celle du Christianisme, la doctrine de la métempsycose ou de la transmigration des âmes, est incontestablement la préférable. En l'examinant de loin et superficiellement, il semble qu'elle laisse intacte la croyance à une vie immortelle, elle ne paraît pas porter atteinte aux attributs divins, ni dépouiller la loi humaine de sa sanction ; mais, si on étudie cette doctrine de près, il est aisé de reconnaître qu'elle nous replace dans toutes les difficultés antérieures et qu'elle en soulève de plus insolubles encore.

«Car» comme l'observe un illustre philosophe chrétien, dont je cite les paroles, «si cette seconde vie où vous faites entrer l'homme, n'est pas plus pure que la première ; si son âme y meurt une seconde fois par le péché, à quel parti Dieu s'arrêtera-t-Il alors ?

Faudra-t-Il qu'elle reprenne, avec un intarissable droit, le cours de ses immigrations, sans que Dieu puisse jamais la soumettre et la punir, autrement qu'en lui donnant le droit de L'offenser toujours ?

Au lieu de cette effrayante perspective qui fait, du jugement, l'écueil solennel de la vie, le pécheur s'en irait au tombeau avec la sécurité d'un passant qui franchit un portique, et il se dirait dans l'ironie de son impunité :

L'univers est grand, les siècles sont longs, achevons d'abord la circum navigation des mondes et des temps.

Passons de Jupiter à Vénus, du premier ciel au second, du second au troisième, et s'il arrive après des espaces et des périodes sans nombre, que les soleils viennent à nous manquer, nous nous présenterons à Dieu pour Lui dire :

Nous voici, notre heure est venue, fais nous de nouveaux cieux et des astres nouveaux, car si Tu es las de nous attendre, nous ne le sommes point de Te maudire et de nous passer de Toi ... » (Lacordaire, De la Sanction du Gouvernement divin).

Enfin, dirons-nous, l'amour est tout-puissant, il a des secrets, des excès dont nos cœurs ne sauraient avoir le soupçon, et, quoi que l'on dise, il ne peut consentir à perdre éternellement la créature, œuvre de Ses mains et rachetée de Son sang.

Ah ! l'amour, nous pourrions l'opposer à la justice, si c'était la justice qui punît ; mais la justice s'est désarmée, il y a dix-neuf siècles, sur le Calvaire ; au pied de la croix elle a signé quittance à l'humanité des dettes que celle-ci avait contractées par ses crimes, elle a brisé le glaive de ses rigueurs pour ne plus s'en ressaisir.

Écoutons saint Paul : «Quel est celui qui accusera devant les élus de Dieu ? Le Dieu qui justifie. Quel est celui qui condamne ? Le Christ Jésus, celui qui est mort, qui est ressuscité, qui est assis à la droite de Dieu et qui ne cesse d'interpeller pour nous» (Rom., VII).

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Jeu 22 Juin 2023 - 10:36

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SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE

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Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


III
Or, c'est parce que la malédiction vient de l'amour qu'il ne saurait y avoir de rédemption.
Si c'était la justice qui punît, l'amour pourrait s'interposer encore une fois sur la montagne et dire : Grâce, pitié, mon Père, épargnez l'homme, et agréez en échange de la mort qui lui est due, l'hommage de Ma chair et de Mon sang ! ...

Mais, lorsque c'est celui-là même, qui est pour nous plus qu'un frère, plus qu'un ami le plus tendre... qui resserre ce cœur dévoré de tendresse, et le convertit en un foyer inépuisable de haine, comment l'ingratitude de l'homme qui a opéré cette transformation, d'autant plus épouvantable qu'elle est plus contre nature, oserait-elle se promettre une espérance et un abri ?

Ô vous, qui une fois ou l'autre, sur cette terre, avez aimé d'un amour sincère, brûlant, illimité, vous connaissez les exigences et les lois de l'amour... L'amour s'offre longtemps, il s'offre avec insistance et avec excès, il souffre, il se dévoue sans réserve, il s'abaisse, il se fait petit...

Mais il est une chose qui le rend implacable et qu'il ne pardonne jamais, c'est le mépris qui s'obstine, le mépris jusqu'à la fin. Allez donc, maudits, dira le Sauveur au jour de son jugement : Ite maledicti. J'avais tout fait pour vous, Je vous avais donné Ma vie,

Mon sang, Ma divinité, Mon être; et en échange de Mes libéralités infinies, Je ne vous demandais que
cette simple parole : Je T'obéis, je T'aime. Vous M'avez constamment dédaigné, et vous n'avez répondu à Mes avances, que par ces paroles : «Va, je Te préfère mes grossiers intérêts et mes brutales voluptés...»

Soyez vous-mêmes vos juges, ajoutera le Sauveur : Quelle sentence porteriez-vous contre l'être le plus chéri et le plus adoré, qui vous aurait opposé la même indifférence et la même dureté ?

Ce n'est pas Moi qui vous réprouve, c'est vous-mêmes qui vous êtes maudits. Vous avez choisi, de votre plein gré, la cité où l'égoïsme, la haine, la révolte ont assis leur empire. Je retourne dans le Ciel où sont Mes anges, et J'y reporte ce Cœur, objet de vos insultes et de vos dédains.

Soyez les fils de votre choix, restez avec vous-mêmes, avec ce ver qui ne meurt pas, avec ce feu qui ne s'éteint pas. Tremblons, mais aussi soyons saisis d'une vive et inébranlable confiance ! La damnation est l’œuvre de l'amour.

C'est la Miséricorde incarnée qui fixera notre sort et portera l'éternelle sentence. Il est donc aisé de la conjurer pendant le temps que dure la vie présente.

L'amour, ici-bas, n'exige pas une parité parfaite entre la faute et la peine. Il se contente de peu, d'un soupir, d'un bon vouloir...

Jésus-Christ nous ouvre Son Cœur, nous sommes le prix de Son sang et Sa conquête ; Il nous destine l'éternité, non pas une éternité de larmes et de souffrances, mais une éternité de béatitude que
nous posséderons avec Lui, dans le sein de Son Père, en union avec l'Esprit Saint et au foyer même de Sa gloire. Ainsi soit-il.

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Ven 23 Juin 2023 - 8:30

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).


Notre destinée est une énigme que la raison seule ne peut éclaircir. Mais la foi élève nos pensées, elle fortifie notre courage, elle enflamme nos espérances...

Elle nous dit : sois sans crainte, tu ne t'égares pas dans une route perdue et incertaine.

Au-delà de nos années périssables, il est une nouvelle vie, dont celle-ci n'est que la représentation et l'image. Sur cette terre, nous sommes des voyageurs ; mais là-haut, au-delà des étoiles, au-delà de tous les espaces, se trouvent l'héritage et la patrie.

Pèlerins et exilés, nous habitons maintenant sous des tentes : c'est dans les siècles à venir que le Seigneur nous construira des demeures permanentes.

L'insensé, qui ne conçoit rien à nos destinées et à nos espérances, accuse le Créateur d'injustice, il signale des traces d'imperfections dans le dessein de la divine sagesse.

Il ressemble à un barbare, à un habitant des îles éloignées, entrant un jour dans un de nos chantiers de travail. Il y voit des pierres éparses, des matériaux jetés pêle-mêle, des ouvriers taillant les métaux, et mutilant le marbre, et dans le spectacle de cette activité il ne distingue que l'image de la confusion et
de la ruine.

Il ne sait pas que ce désordre apparent enfantera, un jour, un ordre parfait et admirable. Ainsi nous errons
dans nos jugements sur la conduite de Dieu à l'égard des hommes.

Nous ne voyons qu'une sévérité sans but dans le mystère de la souffrance, nous portons sans courage et sans dignité le fardeau de la vie, parce que nous ne savons élever nos regards et nos espérances au-dessus des spectacles et des horizons bornés de la vie présente, et que nous n'en considérons pas la destinée et le terme...

Notre destinée, c'est la possession de Dieu et la vie éternelle l'habitation de ce séjour, dont les maux sont exclus, où l'on goûte la multitude et l'abondance de tous les biens, et que la langue populaire a dénommé le Ciel.

Le Ciel, tel est le flambeau qui fait pâlir l'attrait si vif des choses présentes, la lumière qui, transformant nos jugements, nous fait estimer lapauvreté, les maladies, l'obscurité de notre condition comme un bien, et nous fait regarder les richesses, l'éclat des dignités, la faveur et les louanges du monde comme un mal...

La pensée et l'attente du Ciel poussaient Paul à affronter les plus rudes travaux et les plus redoutables périls ; elles le faisaient surabonder de joie au milieu de ses souffrances et de ses peines.

La pensée du Ciel allumait dans les confesseurs la sainte soif du martyre, elle les rendait indifférents aux honneurs et aux commodités de la vie, et à l'aspect des pompes royales et des magnificences des cours, les Polycarpe, les Ignace d'Antioche, les Antoine, saisis de dégoût, le dédain au cœur, s'écriaient : Terre, que tu me sembles vile, lorsque je contemple le Ciel !

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Ven 23 Juin 2023 - 22:08

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).


Notre destinée est une énigme que la raison seule ne peut éclaircir. Mais la foi élève nos pensées, elle fortifie notre courage, elle enflamme nos espérances...

Elle nous dit : sois sans crainte, tu ne t'égares pas dans une route perdue et incertaine.

Au-delà de nos années périssables, il est une nouvelle vie, dont celle-ci n'est que la représentation et l'image. Sur cette terre, nous sommes des voyageurs ; mais là-haut, au-delà des étoiles, au-delà de tous les espaces, se trouvent l'héritage et la patrie.

Pèlerins et exilés, nous habitons maintenant sous des tentes : c'est dans les siècles à venir que le Seigneur nous construira des demeures permanentes.

L'insensé, qui ne conçoit rien à nos destinées et à nos espérances, accuse le Créateur d'injustice, il signale des traces d'imperfections dans le dessein de la divine sagesse.

Il ressemble à un barbare, à un habitant des îles éloignées, entrant un jour dans un de nos chantiers de travail. Il y voit des pierres éparses, des matériaux jetés pêle-mêle, des ouvriers taillant les métaux, et mutilant le marbre, et dans le spectacle de cette activité il ne distingue que l'image de la confusion et
de la ruine.

Il ne sait pas que ce désordre apparent enfantera, un jour, un ordre parfait et admirable. Ainsi nous errons
dans nos jugements sur la conduite de Dieu à l'égard des hommes.

Nous ne voyons qu'une sévérité sans but dans le mystère de la souffrance, nous portons sans courage et sans dignité le fardeau de la vie, parce que nous ne savons élever nos regards et nos espérances au-dessus des spectacles et des horizons bornés de la vie présente, et que nous n'en considérons pas la destinée et le terme...

Notre destinée, c'est la possession de Dieu et la vie éternelle l'habitation de ce séjour, dont les maux sont exclus, où l'on goûte la multitude et l'abondance de tous les biens, et que la langue populaire a dénommé le Ciel.

Le Ciel, tel est le flambeau qui fait pâlir l'attrait si vif des choses présentes, la lumière qui, transformant nos jugements, nous fait estimer lapauvreté, les maladies, l'obscurité de notre condition comme un bien, et nous fait regarder les richesses, l'éclat des dignités, la faveur et les louanges du monde comme un mal...

La pensée et l'attente du Ciel poussaient Paul à affronter les plus rudes travaux et les plus redoutables périls ; elles le faisaient surabonder de joie au milieu de ses souffrances et de ses peines.

La pensée du Ciel allumait dans les confesseurs la sainte soif du martyre, elle les rendait indifférents aux
honneurs et aux commodités de la vie, et à l'aspect des pompes royales et des magnificences des cours, les Polycarpe, les Ignace d'Antioche, les Antoine, saisis de dégoût, le dédain au cœur, s'écriaient : Terre, que tu me sembles vile, lorsque je contemple le Ciel !

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Dim 25 Juin 2023 - 1:06

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).

I

Afin de nous retracer, autant qu'il est permis à notre faiblesse, les splendeurs de ce repos du Tout-Puissant, lorsqu'Il aura conduit à son terme le travail de Sa sagesse opéré et soutenu dans la suite des siècles, représentons-nous un artiste, venant de créer un chef-d’œuvre, qui, par un essor de son génie, a érigé sur la terre un monument destiné à être le triomphe de sa renommée et le désespoir des âges futurs. Dans son travail, il a épuisé tous les secrets de son art ; l'univers applaudit et admire...

Quant à lui, il succombe à une pensée de découragement et de tristesse, il regrette de n'être
qu'un homme :

dans le vol hardi de son inspiration, il a saisi une image, entrevu une perfection, un idéal, qu'il ne peut traduire par aucune expression, sur la toile glacée ou sur la pierre muette, et contre lesquels se brisent toute la hardiesse de son pinceau et toute la puissance de son art...

Cet artiste, qui voit les foules ravies tomber à ses pieds, demeure pensif et triste au milieu de leurs louanges et de leurs acclamations ; il n'est pas satisfait, et ne goûte pas de repos...

Mais, si la main et la puissance de cet artiste étaient à la hauteur du souffle et des élans de son âme ; si, maître de la nature, il parvenait à la plier à ses exagérations et à ses rêves, à la transformer en une parfaite et vive image de l'idéal retracé à son esprit, s'il avait la faculté d'animer le marbre et de lui inoculer le sentiment et la vie, si une lumière plus éclatante que celle du soleil jaillissait de l'or et des pierres précieuses disposés avec une si grande profusion et un art si parfait.

Enfin, si la matière, soustraite à sa pesanteur, se fixait d'elle-même dans les airs là où l'auraient élevée les ailes de son génie... alors ce monument érigé par un grand architecte, cette toile, fruit d'un pinceau de génie, ce marbre sculpté par un artiste incomparable seraient des œuvres finies, excédant en beauté tout ce qu'il peut être donné à notre langue de retracer, ou à notre esprit de concevoir.

A ce spectacle, les siècles tomberaient dans un enthousiasme et une surprise, dont aucune autre merveille ne pourrait les faire sortir...

L'artiste aurait atteint son suprême idéal, il serait satisfait et goûterait le repos. Le Ciel n'est pas l'idéal d'une intelligence humaine : il est le repos de l'intelligence divine, l'idéal et le chef-d’œuvre de Dieu, maître de tout, dont la puissance féconde le néant, qui, par la vertu d'une parole, peut faire éclore instantanément
mille beautés dont nous n'aurions jamais eu le soupçon, mille mondes auprès desquels la terre et le firmament sont moins que de la boue et une vile fumée.

Autant Dieu est supérieur à l'homme, autant son idéal est au-dessus de celui que parviendrait à concevoir l'esprit le plus sublime et le plus pénétrant ; nous n'avons aucun trait, aucune couleur pour nous en former une imparfaite ébauche ; tous les tableaux que nous tenterions de retracer, ne sont qu'un vain et grossier
essai, semblable aux efforts de l'aveugle-né, qui, pour se représenter la lumière dont il est privé, chercherait des similitudes et des analogies dans les ténèbres épaisses et impénértrables qui paisent sur ses paupières.

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Dim 25 Juin 2023 - 21:25

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).


Saint Jean, dans l'île de Pathmos, fut ravi en esprit au-delà de la durée des siècles ; et Dieu lui découvrit comme une ombre et un reflet de l'idéal de la vie éternelle. A la vérité, afin de mettre ses visions à la portée de nos faibles esprits, il nous les retrace en termes figurés, et avec des images empruntées à la nature et à la vie présente.

Ces images ne doivent point s'interpréter dans un sens matériel ; néanmoins, elles renferment des analogies frappantes; il nous est possible d'y découvrir une pâle représentation de cette gloire et de ces splendeurs, qui surpassent tout sentiment et toute parole.

«Et moi, Jean, je vis Jérusalem, la ville sainte, qui venant de Dieu, descendait du Ciel, ornée comme une épouse qui se pare pour son époux. Et j'entendis une grande voix, qui venait du trône et qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes (Apoc., XXI, 2-3).Cette cité est construite de pierres vivantes, et toutes taillées (I Pet., II, 5).

Tous les maux sont proscrits de ce séjour tranquille. On y voit couler un fleuve d'eau vive, claire comme le cristal, et qui jaillit du trônemême de Dieu, et de l'Agneau (Apoc., XXII, 1). Au centre de la ville, et des deux côtés de ce fleuve, est l'arbre de vie, qui porte douze fruits, et donne son fruit chaque mois, et les feuilles de cet arbre sont pour guérir les nations de toute souillure.

Et il n'y aura plus de malédictions, mais le trône de Dieu et de l'Agneau y sera, et ses serviteurs le serviront. Et ils verront sa face, et porteront son nom sur le front. Et il n'y aura plus de nuit, et ils n'auront pas besoin de lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les éclairera : et ils régneront dans les siècles des siècles (Apoc., XXII , 1-5)...

Et voici qu'un trône était dressé dans le ciel. Et celui qui était assis, paraissait semblable à une pierre de jaspe et de sidoine, et il y avait autour de ce trône un arc-en-ciel, qui paraissait semblable à une émeraude. Et autour du trône, il y en avait vingt-quatre autres, et sur ces trônes étaient assis vingt-quatre vieillards, vêtus de robes blanches, avec des couronnes sur leurs têtes.

Et du trône sortaient des éclairs, des voix de tonnerre, et il y avait devant le trône sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu (Apoc., IV, 2-5).

Les vingt-quatre vieillards se prosternaient devant celui qui est assis sur le trône ; ils adoraient celui qui vit dans les siècles des siècles ; ils répandaient des coupes d'or, remplies de parfums, qui sont les prières et les soupirs des saints...

Ils jetaient leurs couronnes devant le trône, en disant : Vous êtes digne, ô Seigneur, notre Dieu, de recevoir gloire, honneur et puissance, parce que Vous avez créé toutes choses, et c'est par Votre volonté qu'elles subsistent et qu'elles ont été créées (Apoc., IV, 2, 5, 10-11).

Je vis ensuite une grande multitude, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, et de toute langue :

ils étaient debout devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de robes blanches, et ayant des palmes dans leurs mains. Et ils chantaient à haute voix : Gloire à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l'Agneau... Et l'un des vieillards prenant la parole, dit :

Ce sont ceux qui ont passé par de longues tribulations et qui ont lavé et blanchi leur robe dans le sang de l'Agneau... C'est pourquoi, celui qui est assis les couvrira comme une tente...

Ils n'auront plus ni faim, ni soif ; ni le soleil, ni aucune autre chaleur ne les incommodera plus, parce que l'Agneau qui est au milieu du trône sera leur pasteur, et il les conduira aux fontaines d'eaux vives, et Dieu qui est leur pasteur essuiera de leurs yeux toutes leurs larmes...» (Apoc., VIII, 9-10, 12-13, 16-17).

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Lun 26 Juin 2023 - 22:29

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).


Que ces descriptions sont ravissantes ! Quel pinceau humain parviendrait à nous retracer une peinture plus colorée et plus expressive du séjour de la lumière, de la sérénité et des doux transports !

C'est réellement la plus vive et la plus saisissante image des doux tressaillements que Dieu destine à Ses bien-aimés. Au-delà de cette allégresse et de ces fêtes radieuses, la parole est impuissante, l'esprit se perd, il ne sait plus concevoir d'autre triomphe ou d'autre splendeur pouvant convenir à la créature intelligente.

Saint Jean, à ce spectacle, se sentit ravi en extase : dans son ivresse et son admiration, il se prosterna la face contre terre, pour adorer l'ange qui lui découvrait d'aussi sublimes mystères...

Dire toutefois que ces spectacles et ces harmonies sont l'idéal de Dieu, c'est outrager la bonté et la toute-puissance souveraines. La parole inspirée elle-même ne saurait atteindre des réalités qui franchissent les limites de la raison, et excèdent toutes les forces et toute la capacité de notre nature.

Entendons le grand Paul, plongé dans des ravissements plus élevés, transporté en esprit jusqu'au troisième ciel, et dans des clartés plus profondes et plus ineffables que celles où fut plongé l'Aigle de Pathmos, s'écrier :

Le Ciel n'est pas ce que vous nous dites, il est à mille lieues au-dessus de vos analogies et des descriptions que vous nous en retracez.

«L’œil de l'homme n'a pas vu, son oreille n'a pas entendu, son cœur n'a pas pressenti ce que Dieu prépare à ceux qui l'ont aimé et servi sur cette terre» (Cor., II, 9).

Ah ! sans doute, quand vous nous dites, ô prophète inspiré, que la vie éternelle est l'assemblage de tous les attraits de l'univers, de toutes les beautés figurées par les Livres saints, quand vous nous apprenez que l'on y trouve les fleurs du printemps, le mail des prairies, et qu'il y coule des eaux fraîches et limpides, vous ne vous égarez pas dans des fables et dans des tableaux imaginaires.

Le Ciel, c'est cela en effet... Ce sont toutes nos richesses, tous nos agréments, tous nos accords, mais infiniment plus que toutes nos richesses, tous nos agréments et tous nos accords

Quand vous nous représentez les élus dans le ciel, subtils, immortels, impassibles, vêtus d'une lumière douce, ou plutôt d'une gloire divine, qui, s'incorporant en eux, les pénètre plus subtilement que le soleil ne pénètre le cristal le plus pur, vous ne vous abusez pas d'une illusion menteuse.

Le Ciel, c'est encore cela, ce sont nos subtilités, nos lumières et nos gloires, mais infiniment plus que nos subtilités, nos lumières et nos gloires.

Enfin, lorsque vous comparez la félicité future aux saisissements de l'âme les plus enivrants et les plus doux, à une joie toujours nouvelle, affranchie de tout trouble et de toute passion, et se soutenant toute l'éternité dans son intensité et dans sa force, vous ne nous nourrissez pas d'une espérance trompeuse ; le Ciel, ce sont nos saisissements et toutes nos joies, mais nos saisissements et nos joies élevés au-delà de toute mesure, de tout exemple et de toute expression.

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Mar 27 Juin 2023 - 22:03

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).


L’œil de l'homme n'a rien vu, son oreille n'a rien entendu d'analogue ni d'approchant. Et cela, parce que les biens que Dieu nous prépare, excèdent tout ce que nos sens peuvent percevoir, tout ce que notre expérience parviendra à acquérir, toutes les pensées de notre esprit, et les désirs qui s'élèveront jamais dans nos cœurs : Nec in cor hominis ascendit. Saint Bernard. Sermon 4 in vigil. Nat., dit :

«Jamais l'homme n'a vu la lumière inaccessible, jamais son oreille n'a entendu les inépuisables symphonies, ni son cœur goûté cette paix incompréhensible». «Là», ajoute saint Augustin, «brille une lumière qu'aucun lieu ne peut circonscrire, là retentissent des louanges et des chants qui ne sont limités par aucune durée. Il y a des parfums que les souffles de l'air ne dissipent pas, des saveurs qui ne s'affadissent jamais, des biens et des douceurs que ne suit aucun dégoût, ni aucune satiété.

Là, Dieu est contemplé sans intermission, il est connu sans erreur d'esprit, loué sans lassitude et sans diminution» (De spiritu et anima, cap. XXXVI). Le ciel est un royaume si beau, une béatitude si transcendante, que Dieu en a fait l'objet exclusif de Ses pensées ; Il rapporte à cette création, seule vraiment digne de Sa gloire, l'universalité de Ses œuvres ; c'est à la consommation de la vie céleste, que sont ordonnées la destinée et la succession des empires, l'Eglise catholique avec ses dogmes, ses sacrements, sa hiérarchie.

La foi nous enseigne que le secours divin de la grâce est indispensable à l'homme pour opérer la plus petite œuvre méritoire, telle qu'un signe de croix, ou la simple invocation du nom de Jésus ; à plus forte raison la vie éternelle, qui est la fin où tendent toutes les œuvres surnaturelles, mérite-t-elle d'être appelée le couronnement et la cime de toutes les grâces qui nous sont départies.

Suivant ce que dit saint Paul: «Gratia Dei vita œterna (Rom., VI, 23). La gloire éternelle est la grâce suprême». Le plan et toute l'ordonnance de l'Incarnation demandent que la béatitude, qui en est le terme et le fruit, soit d'un ordre plus parfait et au-dessus de toute la félicité naturelle qui, en dehors de l'ordre divin de la grâce, aurait été la rémunération des œuvres moralement bonnes et opérées dans le pur état d'innocence.

Lorsque, à l'époque des six jours, le Créateur voulut étendre les cieux et asseoir la terre, la parer de ce qui pouvait la rendre précieuse et agréable, Il se contenta d'une parole :

Dixit et facta sunt, mais, lorsqu'il voulut construire la cité de Dieu, il déploya tous les trésors de Sa sagesse, Il choisit Son propre Fils pour architecte, Il Lui commanda de travailler de Ses propres mains à cette œuvre importante, et de n'épargner dans Son travail ni Son sang, ni Ses sueurs, ni Ses larmes.

Il nous annonce que rien de souillé n'entrera dans le sanctuaire de toutes les justices. Il veut que les conviés aux noces éternelles se nourrissent de Sa chair, s'abreuvent de Son sang, qu'ils se transforment et élèvent les puissances et les aptitudes de leur âme, en se faisant comme une nature et un tempérament divins dès cette vie.

En un mot, dans l'édification de l'immortelle demeure, Il descend à des soins infinis, Il épuise la profondeur de Sa science, Il pousse la préparation jusqu'à l'excès. Il veut que cet incomparable séjour soit, véritablement, Sa maison, la manifestation la plus haute de Ses attributs et de Sa gloire, afin qu'au dernier des jours, lorsqu'Il contemplera Son œuvre par excellence, ce grand Dieu, si jaloux de Son honneur, puisse dire en toute vérité : «C'est bien :

J'ai conduit le plus grand de Mes desseins à sa perfection ; au-delà Je ne vois aucune royauté, aucune grandeur, qui puisse être départie à la créature que Je destine à régner avec moi les siècles des siècles. Je suis satisfait, J'ai atteint Mon idéal et obtenu Mon repos : Complevitque Deus opus suum quod fecerat, et requievit ab universo opere quod patierat (Gen., II, 2).

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Mer 28 Juin 2023 - 22:18

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.

C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).

Le Ciel est l'idéal de Dieu, le repos de Son intelligence. Disons de plus : il est le repos de Son cœur. Le cœur va plus loin que l'esprit, il a des aspirations, des élans inconnus au génie et qui franchissent toutes les bornes de l'inspiration et de la pensée.

Ainsi, une mère voit son fils riche, honoré ; sur sa tête rayonnent les plus brillantes couronnes ; cette mère ne sait plus concevoir pour son enfant de nouvelles fortunes et de nouveaux empires. Sa science, sa raison disent : C'est assez... Mais son cœur crie : Encore : La félicité de mon fils excède tous les rêves où mon esprit peut s'égarer ; elle n'égale pas les limites et les pressentiments de mon amour, elle n'atteint pas l'ambition de mon cœur.

Comme jamais mère n'a aimé son fils le plus tendre, ainsi le Seigneur aime Ses prédestinés ; il est jaloux de Sa dignité, et, dans la lutte du dévouement et des libéralités, il ne saurait se laisser vaincre par Sa créature.

Ah ! le Seigneur ne peut oublier que les saints, lorsqu'ils vécurent jadis sur la terre, lui firent l'hommage et la donation totale de leur repos, de leur jouissance et de tout leur être ; qu'ils auraient voulu dans leurs veines un sang intarissable, pour le répandre comme un gage vivant et inépuisable de leur foi ; qu'ils eussent désiré dans leur poitrine mille cœurs pour les consumer d'inextinguibles ardeurs, posséder mille corps, afin de les livrer au martyre, comme des hosties sans cesse renaissantes.

Et le Dieu reconnaissant s'écrie : Maintenant mon tour... Au don que les saints m'ont fait d'euxmêmes, puis-Je répondre autrement qu'en Me donnant Moi-même, sans restriction et sans mesure ? Si Je mets entre
leurs mains le sceptre de la création, si Je les investis des torrents de Ma lumière, c'est beaucoup, c'est aller plus loin que se seraient jamais élevés leurs sentiments et leurs espérances.

Mais ce n'est pas le dernier effort de Mon Cœur ; Je leur dois plus que le Paradis, plus que les trésors de Ma science, Je leur dois Ma vie, Ma nature, Ma substance éternelle et infinie.

Si Je fais entrer dans Ma maison Mes serviteurs et Mes amis, si Je les console, si Je les fais tressaillir, en les pressant dans les étreintes de Ma charité, c'est étancher surabondamment leur soif et leurs désirs, et plus qu'il n'est requis pour le repos parfait de leur cœur ; mais c'est insuffisant pour le contentement de Mon Cœur divin, l'étanchement et la satisfaction parfaite de Mon amour.

Il faut que Je sois l'âme de leur âme, que Je les pénètre et les imbibe de Ma Divinité, comme le feu imbibe le fer ; que, Me montrant, à leur esprit, sans nuage, sans voile, sans l'intermédiaire des sens, Je m'unisse à eux par un face à face éternel, que Ma gloire les illumine, qu'elle transpire et rayonne par tous les pores de leur être, afin que «Me connaissant, comme Je les connais, ils deviennent des Dieux eux-mêmes».

«Ô mon Père», s'écriait Jésus-Christ, «Je Vous l'ai demandé, que là où Je suis, ceux que J'ai aimés y soient avec Moi.

Qu'ils s'abîment et se perdent dans l'océan de Vos clartés, qu'ils désirent, qu'ils possèdent, qu'ils jouissent, qu'ils possèdent et désirent encore ; qu'ils se plongent dans le sein de Votre béatitude et qu'il ne reste en quelque sorte, de leur personnalité, que la connaissance et le sentiment de leur bonheur.

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Message par ami de la Miséricorde Jeu 29 Juin 2023 - 23:52

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).


Ici, la langue humaine fait défaut, et l'intelligence est éblouie et succombe. Notre doctrine est-elle un mysticisme ? L'hymne et les espérances, que d'aussi sublimes perspectives suscitent au fond de nos cœurs, sont-ils une poésie et un songe, ou bien, la vision de Dieu dans les termes où nous venons de l'énoncer, est-elle une vérité et un fait certain, reposant sur un syllogisme et dont les peintures et la parole inspirée des Pères, nous ont donné le témoignage et l'irréfutable démonstration ?

Force nous est de recourir à l'argumentation théologique, et de faire trêve un instant à nos chants et à nos transports ; il est utile de raffermir les âmes ébranlées et incertaines, en traitant ce sujet selon son importance, et en combattant toutes les objections, que le naturalisme et la froide raison cherchent à soulever, afin de l'obscurcir ou de le contester.

La créature est-elle susceptible de s'unir aussi étroitement à Dieu au point de le voir face à face, facie ad faciem ? Quel sera le mode de cette vision ? En voyant Dieu tel qu'Il est, le connaîtrons-nous intégralement et sans limitation ? Trois graves questions qu'il importe de résoudre.

A juger les choses d'après les étroites données de notre raison, Dieu ne peut être vu par aucune créature. Dieu est l'être incirconscrit, sans borne. Pour qu'un objet puisse être connu, a dit magistralement saint Thomas, il faut qu'il puisse être contenu dans l'esprit de celui qui connaît, et il ne peut y être contenu que suivant les formes et la capacité de connaître que possède cet esprit (Sum., De cognit. Dei).

Ainsi, nous ne pouvons voir et connaître une pierre, qu'autant que l'image de cette pierre, transmise par la sensation, est rendue présente et comme contenue dans notre entendement.

De là, l'axiome : «Rien n'est dans l'intelligence, qui ne soit d'abord dans les sens». Saint Paul exprime la même vérité en disant : «Les choses invisibles deviennent intelligibles par le spectacle des choses visibles»
(Rom., 1, 20).

Quant à l'ange, il est doué d'une nature plus parfaite que la nôtre, il n'a pas besoin du secours des choses sensibles pour s'élever à la perception des vérités intellectuelles, il est une admirable similitude de la divinité, et il lui suffit de contempler son être et sa propre nature pour s'élever à la connaissance de l'existence de Dieu et de ses divins attributs.

Mais ce mode de connaître a toujours lieu par représentation, per speculum et in enigmate. Pour l'homme, ce sont les créatures extérieures et matérielles qui servent de miroir ; pour l'ange, c'est sa nature intelligible, et, bien que pur esprit, il n'a pas la vertu de s'élever à la connaissance de Dieu directement et sans intermédiaire, facie ad faciem.

C'est pourquoi personne n'a jamais vu Dieu. Deum nemo vidit unquam. Dieu habite «une lumière inaccessible, qu'aucun homme n'a jamais vue, ni n'a la puissance de voir» (I Tim., VI, 16). Dieu est à une distance infinie de l'homme et de l'ange, et il est invisible par lui-même...

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Message par ami de la Miséricorde Sam 1 Juil 2023 - 2:13

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
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Cependant, il est de foi que l'homme verra un jour Dieu tel qu'Il est dans les clartés de Son essence (I Cor., XIII). «Si quelqu'un M'aime», a dit Jésus-Christ, «Je l'aimerai et il sera aimé de Mon Père, et Je me manifesterai Moi-même à lui» (Jean, II).

Dieu dit à Abraham : «Je serai Moi-même ta grande récompense. Ego ero merces tua magna nimis». La vision de Dieu, telle qu'elle est énoncée par saint Paul, n'a cessé d'être l'objet des désirs et de l'attente de tous les patriarches et de tous les prophètes, attente que Dieu ne saurait frustrer sans déroger à Sa sagesse et à Sa justice (Jean, XIV).

«Toute âme pure de péché», dit le concile de Florence, «est aussitôt admise dans le Ciel et voit Dieu dans Sa Trinité, tel qu'il est selon la mesure de ses mérites, l'une d'une manière plus parfaite, l'autre d'une manière moins parfaite» (Ex decreto unionis). Le saint Concile ajoute : «Cette vision de Dieu ne résulte aucunement des forces de la nature».

Elle ne correspond à aucun désir et à aucune exigence de notre cœur. En dehors de la révélation, l'esprit humain n'en aurait pu concevoir aucun soupçon, nec in cor hominis ascendit. La vie éternelle est le plus haut miracle, le mystère le plus sublime, elle est la fleur épanouie ou mieux encore le fruit de la grâce, dont, par la vertu de l'Esprit Saint, le Verbe incarné a planté le germe et la racine au centre de notre humanité.

Et pour que nous puissions parvenir à la vie éternelle, il est nécessaire que Dieu imprime à notre esprit une nouvelle forme et lui surajoute une nouvelle faculté. Ajoutons, en passant, que la vision de Dieu, n'étant pas connaturelle à l'homme, la privation qui en est faite n'entraîne pas nécessairement la douleur des sens et la peine du feu.

Ainsi les enfants morts sans baptême ne seront pas admis à la vision de Dieu : néanmoins, ils jouiront de Dieu dans une certaine mesure, ils Le connaîtront à l'aide de la lumière de leur raison, et ils L'aimeront d'un amour tendre, comme l'auteur de leur être et le dispensateur de tous les biens.

La raison de cette doctrine découle de ce grand principe, que l'homme considéré en lui-même, et dans l'état de pure nature, diffère de l'homme déchu par le péché autant que celui qui est nu diffère de celui que l'on a dépouillé de ses insignes et de ses prérogatives par un châtiment et par une dégradation mérités.

Par conséquent, tout homme ayant l'usage de l'intelligence et de la liberté est prédestiné à la vie éternelle, et il possède, par le fait, les aptitudes et les moyens pour atteindre cette sublime récompense. S'il ne l'obtient pas, il en ressentira une douleur immense, ayant perdu, par sa faute, le bien qui devait être son apanage et sa couronne , mais les enfants morts sans baptême ne possèdent pas le germe de la gloire.

Ils n'ont jamais pu en entrevoir le prix ; leur esprit, que le baptême n'a pas illuminé, ne possède aucune disposition, aucune aptitude les préparant à la vision de choses surnaturelles, pas plus que l'animal n'a de capacité à être éclairé des lumières de la raison et à saisir les vérités mathématiques et spéculatives ; c'est donc une inconséquence d'admettre qu'ils souffriront de la privation d'un bien auquel par nature ils n'étaient pas destinés. Ces enfants, morts sans baptême, ne seront pas séparés de Dieu totalement :

ils Lui seront unis dans ce sens qu'ils atteindront leur fin naturelle et verront Dieu autant qu'il est possible de le voir par l'intermédiaire des êtres extérieurs, dans la mesure où il se révèle à travers les merveilles et les harmonies de la création. Précieuse doctrine, qui concilie à la fois la divine justice et la divine bonté, consolation bien douce pour les mères chrétiennes, qui pleurent leurs enfants morts par un accident de nature et sans être régénérés par le sacrement de Rédemption !

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Sam 1 Juil 2023 - 23:25

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).


L'homme verra Dieu face à face ; mais par quel mode s’opérera cette vision ? Il est de foi que nous ne le verrons pas par représentation, et par une image formée dans nos esprits : il est aussi de foi que nous ne nous élèverons pas à Sa connaissance par le secours du raisonnement, et par voie de démonstration de la manière dont ici-bas nous saisissons les vérités universelles et abstraites.

Il est certain encore que nous ne le verrons pas partiellement et avec diminution, comme les objets éloignés dont nous ne découvrons pas toutes les faces, et que nous n'apercevons qu'imparfaitement et par certains côtés.

Dieu ne saurait être vu de cette sorte. Il est un être simple et n'a pas de parties. Il est tout entier dans le brin d'herbe, dans l'atome. Et quand nous disons qu'Il est présent dans tous les espaces et dans tous les lieux, notre esprit s'abuse ; Dieu n'est dans aucun lieu, mais tous les espaces et tous les lieux sont en Lui.

Il n'est dans aucun temps, mais son éternité consiste dans un instant indivisible où sont contenus tous les temps. Or nous le verrons tel qu'Il est dans Sa simplicité, dans Sa triple personnalité, et comme nous voyons le visage d'un homme ici-bas, sicuti est facie ad faciem (Suarez, de Deo, I, II, ch. XIV).

Cette vision s'effectuera par une impression immédiate de l'essence divine dans l'âme, et à l'aide d'une lumière surnaturelle, appelée la lumière de la gloire. Suarez la définit ainsi : «Une qualité créée et une vertu intellectuelle et supérieure, infuse dans l'âme, qui lui donnera l'aptitude et la puissance de voir Dieu».

Cette lumière de la gloire transformera l'homme, dit saint Denis, elle le déifiera en lui imprimant le sceau et l'effigie de la céleste beauté, et elle le rendra semblable au Père ; elle dilatera, elle agrandira la capacité qu'a l'âme de connaître à un tel point qu'elle deviendra susceptibled'appréhender le bien immense et illimité...

De même qu'à la faveur de la lumière du soleil, l’œil voit la variété des choses sensibles, et peut pour ainsi dire embrasser de son regard l'étendue de l'univers ; de même qu'à l'aide de la lumière de la raison, il connaît sa raison elle-même et les vérités intellectuelles, ainsi plongé dans la lumière de la gloire, il aura l'infini
pour domaine et embrassera en un sens Dieu Lui-même...

L’Écriture nous apprend que la lumière de la gloire est la lumière de Dieu : In lumine tuo videbimus lumen.

Par elle, notre âme sera tellement imbibée des clartés de la présence divine, qu'on pourra dire en un sens avec saint Augustin, qu'elle connaît non plus de sa connaissance à elle, mais de la connaissance de Dieu même, qu'elle voit non plus de sa vue si faible et si bornée, mais de la vue de Dieu même :

Erit intellectui plenitudo lucis. Les transports que la vision divine suscitera dans les élus feront surabonder leur cœur des joies les plus inénarrables ; ce sera un torrent de délices et de voluptés, la vie dans son inépuisable fécondité, et la source même de tout bien et de toute vie (Ps. XXXV, 19).

Ce sera, ainsi que parle encore saint Augustin, comme une communication que Dieu nous fera de Son propre Cœur, afin que nous puissions aimer et jouir avec toute l'énergie de l'amour et des
joies de Dieu même : Erit voluntati plenitudo pacis.

Source : livres-mystiques.com

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Message par ami de la Miséricorde Dim 2 Juil 2023 - 22:17

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).


La vie éternelle, dit saint Paul, est comme un poids, un accablement de toutes les délices, de toutes les ivresses, de tous les transports : æternum gloriæ pondus ; poids qui, ranimant l'homme au lieu de l'anéantir, renouvellera inépuisablement sa jeunesse et sa vigueur.

Elle est une source, source à jamais féconde, où l'âme boira à longs traits la substance et la vie. Elle est une noce, noce où l'âme enlacera son Créateur d'un embrassement éternel, sans que jamais elle sente s'affaiblir le saisissement de ce jour, où la première fois elle s'unit à lui et le pressa contre son sein.

Et cependant, les élus qui verront Dieu n'en auront pas la compréhension ; car, enseigne le concile de Latran, «Dieu est incompréhensible pour tout esprit créé». Nous verrons Dieu tel qu'Il est, les uns plus, les autres moins, suivant nos dispositions et nos mérites. Et cependant nous ne pourrions enseigner théologiquement que la Vierge immaculée ellemême qui voit Dieu plus clairement et plus parfaitement que tous les anges et tous les saints réunis, puisse parvenir à Le voir et à Le connaître dans une mesure adéquate.

Dieu est infini et tout ce que l'on peut dire, c'est que la créature le voit, le voit tel qu'Il est, sicuti est, tout entier, in integro, et cependant elle ne Le voit pas, en ce sens que ce qu'elle parvient à découvrir de Ses perfections, n'est rien auprès de ce que l’Être éternel contemple Lui-même dans la splendeur de Son Verbe et en union de Son amour avec l'Esprit-Saint.

S'il nous était permis de nous servir d'une image grossière et incomplète, car il ne faut pas l'oublier, toutes les similitudes empruntées aux choses sensibles, perdent toute proportion et toute analogie, lorsqu'on les transporte dans le domaine de la vie incréée, nous dirions que, par rapport à Dieu, les élus sont comme un voyageur, debout sur les rives de l'Océan ; le voyageur sait ce que c'est que l'Océan, il voit de ses yeux l'Océan qui s'étend et se déroule dans l'immensité, il dit : J'ai vu l'Océan ; et cependant il y a des récifs, des îles éloignées qu'il ne découvre pas, il n'a pas embrassé toutes les rives et tous les contours de l'Océan.

Ainsi, la contemplation de Dieu ne sera pas l'immobilité, mais elle sera surtout l'activité, une marche toujours ascendante, où se trouveront concentrés par une ineffable alliance, le mouvement et le repos. Pour mieux comprendre ceci, figurons-nous un savant, à qui la nature aurait donné des ailes , il aurait la puissance de parcourir toutes les régions des astres et des firmaments ; il lui serait donné d'explorer toutes les merveilles cachées dans le groupe innombrable des constellations ; ce savant irait de sphère en sphère, de planète en planète.

A mesure qu'il pénétrerait plus avant dans l'immensité, il irait de surprise en surprise, de tressaillements en tressaillements, voyant sans cesse apparaître des spectacles plus riches, et s’entrouvrir à ses regards des horizons plus vastes et plus radieux.

Et cependant, viendrait un moment où il toucherait la borne... Mais l'infini n'a ni borne, ni fond, ni rivage. Les heureux mariniers de ce séjour fortuné, voguant dans un abîme incommensurable de lumière et d'amour, ne crieront jamais comme Christophe Colomb : «Terre ! terre !» Ils diront :

«Dieu, Dieu toujours, Dieu encore…» Éternellement ce seront de nouvelles perfections, qu'ils chercheront à saisir ; éternellement des délices plus pures et plus enivrantes qu'ils aspireront à goûter. Ils iront de gloire en gloire, de joie en joie ; car, dit saint Grégoire de Nysse, «le Bien infini n'a pas de bornes, le désir qu'il provoque est sans mesure» (de Vita monast).

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Message par ami de la Miséricorde Lun 3 Juil 2023 - 22:27

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La vision et la connaissance de Dieu suffisent à l'homme pour sa béatitude, complète et consommée la connaissance qu'il aura des êtres contingents et de la nature extérieure et visible, sont l'accessoire et la partie accidentelle de sa félicité. Saint Thomas nous explique cette vérité avec sa vigueur incomparable d'argumentation : «Toute connaissance», dit-il, par laquelle l'esprit créé est perfectionné, est ordonné à la connaissance de Dieu comme à sa fin.

D'où il suit que celui qui voit l'essence de Dieu, a son esprit élevé à la plus haute perfection, et il ne devient pas plus parfait en voyant les objets qui ne sont pas Dieu ; à moins toutefois que les objets ne concourent à lui faire voir Dieu plus pleinement.

Sur ce même sujet, saint Augustin dit au livre de ses Confessions, lib. V : «Malheureux est l'homme qui sait toutes les choses créées et qui Vous ignore, Vous, ô Vérité suprême.

Heureux au contraire celui qui Vous connaît, serait-il dans l'ignorance de toutes les choses créées. Celui qui connaît à la fois Vous et tous les êtres qui sont dans l'univers, n'est pas plus heureux pour autant mais il est heureux, uniquement parce qu'il Vous connaît…» (Sum. Quæst. XCII, Art. III).

Toutefois la vue de l'essence divine n'absorbera pas les saints au point de leur faire oublier les merveilles extérieures du monde visible, et d'interdire leurs relations avec les autres élus.

En cette vie, une de nos facultés, lorsque nous l'appliquons fortement à un objet, laisse nos autres facultés sans force et sans action ; mais la vision de Dieu, loin de paralyser l'exercice de nos puissances intellectuelles et sensitives, en centuplera l'énergie et la pénétration.

Ainsi, le Dieu fait homme voyait clairement l'essence divine, et cependant Il conversait familièrement avec les hommes, Il s'asseyait à leur table, Il se prêtait librement à tous les usages de la vie commune.

Les anges confirmés en grâce jouissent d'une parfaite béatitude, et ils voient sans cesse la face de leur Père qui est au Ciel ; néanmoins ils disposent et coordonnent les éléments matériels, ils président au assistent de leurs soins durant notre pèlerinage ou qu'ils nous éclairent de leurs inspirations (R. P. Blot : Au ciel on se reconnaît.

Il est encore de foi, qu'il n'y a pas d'espace de temps appréhensible entre le moment de la mort et celui de l'exécution du jugement, et, à la seconde même où l'âme juste est délivrée des liens de son corps, elle est introduite dans les célestes récompenses, comme aussi, à la même seconde, l'âme réprouvée est conduite au lieu de ses éternels tourments (Job. XXI, 13).

Figurez-vous maintenant un homme, dont l’œil intérieur, soigneusement épuré par la grâce divine, ne s'est jamais laissé flétrir par le souffle empoisonné d'aucune passion.

Cet homme n'était peut-être qu'un villageois illettré et sans culture, à qui suffisait l'humble enseignement qu'il recevait avec soumission des lèvres de l'Eglise. Il ferme ses yeux corporels à la lumière ténébreuse de cette terre, et semblable à un captif, qui, sortant du noir royaume des ombres, verrait pour la première fois les rayons dorés de l'astre du jour, cet homme affranchi des liens de son corps, est inondé d'une lumière éblouissante et inconnue ; il est mis au foyer de toutes les sciences et de toutes les splendeurs.

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