20 AOUT : FETE DE SAINT BERNARD DE CLAIVAUX

20 août : fête de Saint Bernard de Clairvaux, abbé et docteur de l'Eglise

Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux, né en 1090 à Fontaine-lès-Dijon et mort le 20 août 1153 à l'abbaye de Clairvaux, est un moine bourguignon, réformateur de la vie religieuse Catholique.

A quoi pouvait rêver dans l'éclat de sa jeunesse le fils de Tescelin de Fontaine, chevalier du duc de Bourgogne, et de dame Aleth de Montbard, si bonne Chrétienne? de chasses ou de tournois? de chants de guerre ou de galantes conquêtes? En tous cas, certainement pas de vie monastique comme il en fera le choix à l'âge de vingt-trois ans. D'autant qu'il entraînait avec lui une trentaine de jeunes en quête d'absolu...

Dès 1115, après trois années de vie monastique à Citeaux, Bernard est envoyé à Clairvaux pour y fonder l'abbaye dont il restera père-abbé jusqu'à sa mort. Mais loin de rester cloîtré il parcourt les routes d'Europe devenant, comme on a pu l'écrire, « la conscience de l'Église de son temps ». Il vient plusieurs fois à Paris, à Saint Pierre de Montmartre, à la chapelle du Martyrium, à la chapelle Saint Aignan où il vient prier souvent devant la statue de la Vierge qui se trouve maintenant à Notre-Dame de Paris. Sa correspondance abondante avec des princes, des frères moines ou des jeunes gens qui requièrent son conseil ne l'empêche pas de se consacrer à la contemplation tout autant qu'à l'action directe dans la société de son temps.

Directeur de conscience et important promoteur de l'ordre cistercien (ou ordre de Cîteaux), il recherche l'amour du Christ par la mortification la plus dure. Bernard de Fontaine fait preuve, toute sa vie, d'une activité inlassable pour instruire ses moines de Clairvaux, pour émouvoir et entraîner les foules, pour allier son ordre avec la papauté et pour « élaborer un dogme militant » que son ordre et toute l'Église catholique mettront en œuvre.

Deux mots sur la spritualité Cistertienne. Les Cistertiens « marquent profondément l'histoire par leur spiritualité […] au point d'irradier tous les secteurs de la société » (Marcel Pacaut, Les moines blancs, op. cit. p. 211). Orants, ils cherchent Dieu dans toute leur vie et particulièrement dans la lectio divina (Lecture priée de la Bible) et la liturgie.

Celle-ci, qui se veut fidèle à la règle de saint Benoît et à la tradition de l'Église, vise à orienter le cœur vers « la contemplation du Christ incarné », […] « vers une piété plus sensible et une religion plus charnelle » (Idem, op. cit. p. 213). Cette spiritualité s'appuie donc sur toute une théologie, où l'ascèse est au service de la paix intérieure et surtout de la quête de Dieu.

En 1145, Bernard de Clairvaux donne un pape à l'Église, Eugène III, dont Bernard devient le maître à penser. Il suggère à celui-ci la création de l'auditorium, ancêtre du tribunal de la Rote. Cette institution permet au pape de se dégager des procès de plus en plus nombreux que la papauté devait régler.

Lorsque le royaume de Jérusalem se trouve menacé après la chute du comté d'Édesse, Eugène III demande à Bernard de prêcher la deuxième croisade, laquelle sera entreprise en grande partie à l'initiative du roi de France Louis VII le Jeune.

Saint Bernard de Clarvault compose en l'honneur des Templiers son De nova Milicia ou L'éloge de la nouvelle milice (1130-1136) où il souligne l'originalité du nouvel Ordre : le même homme se consacre autant au combat spirituel qu'aux combats militaires dans le monde. Cet éloge permet aux Templiers de rencontrer une grande ferveur et une reconnaissance générale : grâce à Saint Bernard, l'Ordre du Temple connaît un accroissement significatifs, bon nombres de Chevaliers s'enganent pour la salut de leur âme ou, tout simplement, pour préter main forte et s'illuster sur les champs de bataille.

Dans son homélie, Saint Bernard présente le portrait physique et sur tout moral du templier, qui s'opposait à celui des Chevaliers du siècle :

-Il se coupent les cheveux ras, sachant de part l'Apôtre que c'est une ignominie pour un homme de soigner sa coiffure. On ne les voit jamais peignés, rarement lavés, la barbe hisurte, puant la poussière, maculés par les harnaies et par la chaleur...

Des hommes d'action.

C'est aussi un conservateur, qui fustige les mutations de son époque, la « Renaissance du xiie siècle », marquée par une profonde transformation de l'économie, de la société et du pouvoir politique.

À la fin de sa vie, dans une de ses œuvres majeures, De la Considération (1152), adressé au pape Eugène III81, il accepte la responsabilité de l'échec de la deuxième croisade. Il écrit : « Je préfère voir les murmures des hommes s'élever contre moi que contre Dieu ». Continuant sa réflexion il demande : « L'homme doit-il cesser de faire ce qu'il doit parce que Dieu fait ce qu'il veut ? ». Il compare ensuite, que Dieu a choisi Moïse pour sortir les Hébreux d'Égypte et les conduire en Terre promise, mais il ne les a pas fait entrer en Pays de Canaan car les Hébreux se sont montrés rebelles et incrédules. Dans une lettre à son oncle André de Montbard, maître du Temple, il écrit : « Le monde devra reconnaître qu'il vaut mieux mettre sa confiance en Dieu qu'en nos princes ». Quand les templiers commenectn à trahir, il les adjure de rester des moines avant d'être des soldats.

Infatigable fondateur, on le voit sur sa mule, traînant sur les routes d'Europe sa santé délabrée et son enthousiasme spirituel. Sa réforme monastique l'oppose à l'Ordre de Cluny dont il jugeait l'interprétation de la règle de saint Benoît trop accommodante. Avant de retirer au monastère de Cîteaux pour des problèmes de santé, Bernard de Clairvaux écrira sur les cathares dans un sermon :

-On ne les convainc ni par le raisonnement (ils ne comprennent pas) ni par les autorités (ils ne les reçoivent pas), ni par la persuasion (car ils sont de mauvaise foi). Il semble qu’ils ne puissent être extirpés que par le glaive matériel (Jean Duvernoy, Réflexions sur la dissidence des bons hommes en pays d’oc. De l’intégration sociale à l’ultime répression (XIIIe-XIVe siècles), p. 174).

A sa mort, en 1153, ce sont trois cent quarante-trois abbayes cisterciennes qui auront surgi du sol européen. Mort donc en 1153, il est canonisé dès 1174 et devient ainsi saint Bernard de Clairvaux. Il est proclamé Docteur de l'Église catholique (Doctor mellifluus) en 1830 par le pape Pie VIII.

Présentation de Saint Bernard et de son œuvre par Benoît XVI
http://leblogdumesnil.unblog.fr/2021/08/20/2021-41-saint-bernard-nous-rappelle-que-sans-une-profonde-foi-en-dieu-alimentee-par-la-priere-et-par-la-contemplation-par-un-rapport-intime-avec-le-seigneur-nos-reflexions-sur-les-mysteres-divins/

Sermon de Saint Bernard sur la prière
http://leblogdumesnil.unblog.fr/2020/08/19/2020-102-sentiments-quil-faut-avoir-dans-la-priere-et-dispositions-quil-faut-y-apporter/

Un sermon de Saint Bernard à la gloire de la Très Sainte Vierge Marie
http://leblogdumesnil.unblog.fr/2024/08/19/2024-177-la-sagesse-celeste-sest-elevee-en-elle-une-demeure/




Le 20 août est aussi l'anniversaire du rappel à Dieu du pape Saint Pie X (20 août 1914)
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Evocation de cet événement ainsi que le discours de Sa Sainteté le Pape Pie XII à l'occasion de la canonisation de son prédécesseur
http://leblogdumesnil.unblog.fr/2014/08/19/2014-82-20-aout-1914-saint-pie-x-rend-son-ame-a-dieu/