Quelle diplomatie pour l’Europe ?

Il est de bon ton, en ces temps troublés, d’évoquer De Gaulle, l’archétype du souverainiste. Même Macron, cet hypocrite, entre dans ce jeu alors qu’il n’est que le larbin de l’oligarchie mondialiste. Faut-il pour autant rejeter l’Europe ? Certainement pas, mais à condition de construire une Europe respectant la souveraineté des Etats.
Certains, tels Nicolas Dupont-Aignan ou Marine Le Pen, se déclarent pour l’Europe des Nations sans aller jusqu’à la logique profonde que cela implique : la dossolution de la Commission de Bruxelles, de la Banque Centrale Européenne, de la Cour de Justice de l’Union Européenne et du Parlement européen. Seul doit subsister le Conseil Européen, réunissant périodiquement les chefs d’Etat, pour assurer la gouvernance de cette nouvelle Europe qui reste à bâtir.
Ainsi, même dans l’UE telle qu’elle est aujourd’hui, il a rarement été possible de faire l’unité dès qu’on abordait les questions internationales. Tout ce qui concerne la politique à définir vis-à-vis de l’invasion migratoire en est un exemple type. Mais l’on connait la cause de cette division : des Etats non souverains, soumis à la pression des Etats-Unis.


« Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine » (Matt. 12, 25) dit le Christ. Il en est de même à l’échelon supérieur. Seul un retour aux références chrétiennes qui font partie de l’histoire de tous les Etats membres peut permettre de construire une unité qui ne soit pas volatile. Comment cela peut-il se faire ? Par la création de partis royalistes dans tous les pays européens. Cela reste à construire, mais une des conditions pour que cela réussisse est que ces partis royalistes aient une même vision de la politique d’alliances à mettre en œuvre. C’est ce que les organisations dites nationalistes ne savent pas faire.
Le monde est aujourd’hui divisé en trois : deux superpuissances, les Etats-Unis et la Chine, et une troisième en gestation : l’Europe. Si les Etats européens étaient capables de s’entendre, la nouvelle Europe serait au moins aussi forte que les deux autres, voire supérieure. C’est là l’enjeu.
C’est d’ailleurs ce que dit Hélène Carrère d’Encausse : « L’Europe a été, est un projet magnifique, un trésor, mais c’est un trésor que nous avons maltraité et laissé dériver vers des querelles et des intérêts particuliers. (…) C’est une Europe politique, économique, à laquelle manque l’essentiel, la civilisation héritée d’Athènes et de Rome, celle de l’Europe chrétienne, avec ses deux poumons, la chrétienté romaine et la chrétienté byzantine et l’extraordinaire bouillonnement culturel des XVIème au XXème siècles. Le moment est venu de repenser une Europe fondée sur la civilisation, qui s’étende à tout le continent en englobant la Russie ». (Le Figaro du 5/05/2020)
Tout est dit. Mais ce qu’Hélène Carrère d’Encausse ne dit pas, car ce n’est pas son rôle, c’est que les adversaires de cette nouvelle Europe à construire sont les mêmes que ceux qui veulent la destruction du christianisme. Sur le plan politique, c’est la triade Etats-Unis / Royaume Uni / Israël et sur le plan idéologique, c’est la franc-maçonnerie.
C’est ce que ne veulent pas comprendre tous les partis qui se réclament du nationalisme. Ils refusent de voir qu’ils sont dans une impasse. Et c’est bien pourquoi toutes leurs tentatives d’alliance échouent les unes après les autres.
C’est étrange, cette opposition entre nationalistes et royalistes, alors que les uns et les autres se disent patriotes. Dans le slogan qui est le nôtre – DIEU – FAMILLE – PATRIE – ils refusent de prendre en compte le premier terme. Il y a plusieurs raisons à cela : l’histoire du nationalisme d’une part, leur électoralisme d’autre part, car ils n’ont aucune autre stratégie que de participer aux élections, sans voir que cette voie est sans issue.
Unissons-nous autour d’un même objectif :

Très juste analyse Tanzor.
Je pense que les nationalistes sont assez complexes et assez hétérogènes (des nazis aux anciens gauchistes modérés). Beaucoup y sont simplement par opposition au gauchisme et au progressisme, ne sachant pas les limites de leur camps et ignorant la seule voie juste: le royalisme. Peut-être que je me trompe, mais ils semblent aussi avoir une formation historique/politique (culture g.) plus réduite que les royalistes.

Si tous les pays étaient catholiques en Europe, comment verriez-vous les choses ? Un Empire laissant des frontières entre États existantes (Roi de France Empereur, reconnaissance du statut particulier de la France, vassalisation des autres Rois) ? Une union "sacrée" entre États sous forme de pacte ? (type AULD alliance mais entre plusieurs pays)

Je pense qu'il faudrait des lois communes (de base, respectant et s'appuyant sur les Lois de Dieu) mais éviter la généralisation qui se produit actuellement en tenant compte des spécificités nationales et régionales. La confiance est aussi quelque chose qui devrait absolument revenir.

Je vois déjà les choses d'après. L'hypothèse de partis politiques royalistes dans chaque pays s'unissant dans le système actuel n'aboutira jamais, et même si c'était le cas, ils serraient court-circuités de diverses manières par l'opposition citée plus haut. C'est un peu comme si vous cherchiez à faire une République royale: un oxymore.

ET POURQUOI PAS UNE EUROPE MONARCHIQUE ET CHRETIENNE ? c'est le titre d'une analyse publiée sur un autre site Royaliste de grande qualité
https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2019/10/03/une-analyse-de-notre-ami-herve-j-volto/

Loiseau a écrit:
Très juste analyse Tanzor.
Je pense que les nationalistes sont assez complexes et assez hétérogènes (des nazis aux anciens gauchistes modérés). Beaucoup y sont simplement par opposition au gauchisme et au progressisme, ne sachant pas les limites de leur camps et ignorant la seule voie juste: le royalisme. Peut-être que je me trompe, mais ils semblent aussi avoir une formation historique/politique (culture g.) plus réduite que les royalistes.

Je suis assez d'accord avec vous : les nationalistes connaissent par cœur l'histoire du vingtième siècle et j'ai l'impression que les siècles qui le précèdent ne les intéressent pas. Leur idolâtrie - que je ne nommerai pas puisque la loi l'interdit - les conduit à fonctionner en secte : en dehors d'eux, point de salut !
C'est désolant et je pense que nombre de militants de base se font piéger pour la raison que vous avancez : par manque de formation politique.

Loiseau a écrit:
Si tous les pays étaient catholiques en Europe, comment verriez-vous les choses ? Un Empire laissant des frontières entre États existantes (Roi de France Empereur, reconnaissance du statut particulier de la France, vassalisation des autres Rois) ? Une union "sacrée" entre États sous forme de pacte ? (type AULD alliance mais entre plusieurs pays)

Construire un empire, c'est la logique mondialiste actuelle, si ce n'est que cet empire est le vassal des Etats-Unis.
Construire un empire à la manière de Charlemagne ? Les identités nationales sont aujourd'hui trop fortes pour y songer.
Reste la seule voie qui me semble possible : l'Europe des patries chrétiennes. On est dans la logique dont vous parlez : une "union sacrée" du type AULD Alliance. Mais il faudra avancer pas à pas : la préférence européenne au niveau économique pour commencer, puisque la menace de l'extérieur est d'abord économique, puis les échanges culturels pour rapprocher les esprits. Il faudra aussi une alliance militaire (type AULD Alliance), chaque pays conservant son armée, donc sans armée commune.

Loiseau a écrit:Je pense qu'il faudrait des lois communes (de base, respectant et s'appuyant sur les Lois de Dieu) mais éviter la généralisation qui se produit actuellement en tenant compte des spécificités nationales et régionales. La confiance est aussi quelque chose qui devrait absolument revenir.

Je pense qu'il faudrait généraliser l'enseignement de la doctrine sociale de l'Eglise. Ce serait une bonne manière d'aller vers un esprit commun.

Loiseau a écrit:
Je vois déjà les choses d'après. L'hypothèse de partis politiques royalistes dans chaque pays s'unissant dans le système actuel n'aboutira jamais, et même si c'était le cas, ils serraient court-circuités de diverses manières par l'opposition citée plus haut. C'est un peu comme si vous cherchiez à faire une République royale: un oxymore.

Je suis tout à fait d'accord. La plupart des organisations royalistes ont au moins un des deux défauts suivants, voire les deux :
- elles ne sont pas fondamentalement anti-mondialistes ;
- elles ne connaissent rien à la stratégie de prise du pouvoir.
Donc il faut construire une seule organisation royaliste qui prennent ces deux éléments en compte. Cela suppose des militants qui soient conscients qu'on ne gagne pas une guerre avec de beaux discours.